Le comédien Daniel Brière et sa compagne, l'actrice et auteure Evelyne de la Chenelière, présentent une création fusionnant le théâtre, la musique et la vidéo pour nous communiquer leur passion berlinoise.

«Une ville finit par être une personne», a écrit Victor Hugo. Or, parfois, une ville devient aussi un couple. C'est le cas avec celui formé par Daniel Brière et Evelyne de la Chenelière, tous deux transfigurés par Berlin.

En 2009, lorsque Daniel Brière a découvert la capitale allemande, dans le cadre du Festival de cinéma la Berlinale, il appelait chaque soir sa conjointe pour partager son extase pour cette ville, ses habitants et ses trésors culturels. L'année suivante, l'acteur retournera à Berlin présenter le spectacle Léo durant plus d'un mois; cette fois, avec sa compagne. Ils s'y feront des amis et y rencontreront des artistes installés dans les quartiers underground. L'énergie créatrice, la diversité et la singularité de Berlin les happent tant qu'ils y retourneront à quelques reprises.

Profusion et profondeur

Le Goethe-Institut de Montréal leur a donc donné carte blanche pour créer, dans ses espaces, une pièce-installation déambulatoire. À travers leur expérience et leur regard, les artistes expriment leur coup de foudre et rendent honneur à l'esprit de la ville. Intitulé Berlin Appelle, le spectacle est à l'affiche ce soir et demain soir seulement. Il met en vedette, outre Brière et de la Chenelière, la comédienne Catherine de Léan, ainsi que le pianiste Marc Fortier.

En quoi cette métropole ne ressemble-t-elle à aucune autre? «La création déborde de partout. Vingt-quatre heures par jour, explique Evelyne. Au beau milieu de la nuit, on peut assister à un vernissage, il y a plus de 300 galeries et des centaines de théâtres.

«Il y a une profusion, mais aussi une profondeur artistique, poursuit-elle. La relation à l'art n'y est pas superflue, mais vitale. Ce que la ville donne à l'art est vu simplement comme une part de ce que l'art donne à la ville.»

Pour son conjoint et elle, cette forte émotion d'ordre esthétique et culturel vécue à Berlin s'apparente au syndrome que l'écrivain Stendhal a ressenti en découvrant Florence, dans un autre siècle. Un état de grâce que le couple désire transmettre aux Montréalais. Germanophiles ou pas.

Berlin appelle, 6 et 7 septembre, 20h, au Goethe-Institut. Entrée libre, réservation requise: kultur@montreal.goethe.org

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Trois coups de coeur berlinois

> Le mémorial aux homosexuels allemands persécutés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale (les gais portaient des triangles roses dans les camps parmi les juifs qui arboraient l'étoile jaune). Il est situé dans le parc Tiergarten et signé Michael Elmgreen et Ingar Dragset.

> Le théâtre la Volksbühne (das volk signifie: le peuple, die bühne: la scène). Les deux Québécois ont rencontré son directeur artistique, le metteur en scène Frank Castorf.

> La Sopiensäle, un lieu consacré aux arts de la scène dans lequel s'est déjà produite la comédienne et créatrice Marie Brassard qui a présenté Me Talking to Myself in the Future.