Le metteur en scène créateur du Grand Magic Circus Jérôme Savary, décédé lundi soir à l'âge de 70 ans, était tout à la fois un boulimique et un gourmet du théâtre populaire, qui enchaînait spectacle sur spectacle sans jamais abandonner sa lutte pour une certaine idée de son art.

En juin 1988, il est nommé directeur du théâtre national de Chaillot à Paris. Il y monte D'Artagnan (1988), Les rustres (1992) et Pierre Dac, mon maître soixante-trois (1994).

Grand défenseur de la démocratisation du théâtre, osant des mises en scène dépoussiérant les classiques, Jérôme Savary a monté des comédies musicales L'histoire du cochon qui voulait maigrir en 1984, Cabaret en 1987 et La légende de Jimmy en 1990, ainsi que des opéras à travers l'Europe: La flûte enchantée en 1985, au festival de Bregenz en Autriche, et La veuve joyeuse en 1983, au Grand Théâtre de Genève.

Passionné par Offenbach et Shakespeare, Jérôme Savary, cigare vissé à la bouche, a adapté aussi bien Jules Verne (Le tour du monde en 80 jours en 1979) que Goscinny/Uderzo (Astérix en 1988).

Né le 27 juin 1942 à Buenos-Aires, où son père était exploitant agricole, Jérôme Savary rejoint ensuite la France et étudiera à l'École des arts décoratifs de Paris.

En 1966, il fonde la Compagnie du Magic Circus avec laquelle il monte divers spectacles, comme Zartan ou Superdupont. En 1982, il a été président du Nouveau Théâtre populaire de Montpellier, où il reprend La belle Hélène, monté à Paris en 1983, et dont il démissionne le 12 juin 1985.

Il devient alors président du Centre dramatique de Lyon, où il crée Le bal des cocus (1987).

De 1988 à 2000, il dirige ensuite le Théâtre national de Chaillot, puis de 2000 à 2005 l'Opéra comique.

À Paris, mais aussi Milan ou Genève, il multiplie les mises en scène: Le songe d'une nuit d'été, La mégère apprivoisée, De l'importance d 'être constant...

Grand amateur de musique, il dirige aussi La Périchole, Mistinguett ou l'opéra-rock La légende de Jimmy.