C'était le principal événement au programme de la courte visite de Jean Charest à Paris. Le premier ministre a assisté lundi soir à une représentation spéciale des Belles-Soeurs, la comédie musicale que René-Richard Cyr a tirée de la célèbre pièce de Michel Tremblay.

«C'est merveilleux, a déclaré M. Charest à l'issue du spectacle auquel il a assisté en compagnie de son épouse Michèle. Les Français, les familles, les femmes se reconnaissent aussi dans le propos de cette pièce, qui est universel.»

La grande salle (de 750 places) du Théâtre du Rond-Point, qui fait habituellement relâche le lundi, était entièrement occupée par des invités du Québec et des commanditaires de l'aventure, ceux de Loto-Québec notamment, qui a investi 750 000$ dans cette production parisienne. Power Corporation, la Caisse de dépôt et la firme SGI ont déboursé ensemble une somme équivalente, pour un total d'un million et demi.

La Française des jeux, l'équivalent de Loto-Québec, était aussi partenaire de la soirée, qui s'est terminée par un grand buffet.

Dans la salle se trouvait bien sûr Michel Tremblay, mais aussi le couturier Pierre Cardin, qui avait accueilli la pièce, lors de sa création parisienne, il y a près de 40 ans, dans son «Espace Pierre Cardin», sur les Champs Élysée, à quelques dizaines de mètres du Rond-Point. Parmi les invités se trouvaient surtout de gens d'affaires et quelques artistes, comme Claude Meunier et Jim Corcoran.

Sur scène, devant le décor, entouré du metteur en scène et librettiste René Richard Cyr, du directeur du théâtre Jean-Michel Ribes et du patron de Loto-Québec, Pierre Bibeau, le premier ministre s'est adressé au public, juste avant que commence le spectacle.

«L'oeuvre qui l'a inspiré a connu un destin hors du commun, a rappelé M. Charest. Il n'est pas exagéré d'affirmer qu'il y a, en dramaturgie québécoise, un avant et un après Les Belle-Soeurs.»

Le patron du Rond-Point, Jean-Michel Ribes, a vanté de son côté la liberté de la création artistique québécoise, que traduisent Les Belles-Soeurs.

«Nous ce qu'on aime, c'est la liberté, a dit M. Ribes. Je ne veux pas dire que le Québec est libre, parce que ça rappellerait des moments curieux. Mais il est assez libre dans sa création. Et finalement, la liberté, c'est quelque chose qui ne se démode jamais. C'est pour ça que ces Belles-Soeurs sont indémodables.»

Belles-Soeurs s'est installé au Rond-Point jeudi dernier, le 8 mars, Journée de la femme. Le spectacle restera à l'affiche jusqu'au 7 avril, pour 23 représentations.

Après la représentation, Jean Charest est allé saluer les artistes en coulisse. Il est ensuite allé souper chez son ami, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Mardi, M. Charest consacre sa journée à des rencontres privées, qui devraient lui permettre, indique son entourage, de prendre le pouls de la campagne présidentielle.