L'ambitieux homme de théâtre Robert Lepage aimerait se débrancher.

Après avoir passé près de trois décennies à éblouir les spectateurs avec des effets multimédias éblouissants, le metteur en scène et dramaturge affirme qu'il songe à utiliser moins de vidéos et de nouvelles techniques dans ses projets.

«J'imagine que je me sens comme les groupes de rock qui se disaient, il y a 10 ou 15 ans: «C'est une bonne chanson, mais est-ce qu'elle serait aussi bonne avec une guitare acoustique plutôt qu'un synthétiseur?», a confié Robert Lepage, âgé de 54 ans, en entrevue pour promouvoir la sortie cette semaine de la production Le Dragon bleu à Toronto.

«Il s'agit de revenir à la source, et je sens que j'entre peut-être dans une nouvelle phase dans mon travail où j'aimerais présenter mes idées plus simplement et, avec un peu de chance, découvrir leurs vraies forces sans compter sur des béquilles technologiques».

Le fondateur de la troupe multidisciplinaire Ex Machina a acquis sa réputation d'artiste amoureux des nouvelles techniques dans les années 1980, avec le lancement de La Trilogie des dragons. La suite de la trilogie, Le Dragon bleu, qui a été présentée au Québec en 2009, sera présentée au Royal Alexandra Theatre de Toronto à partir de mardi.

Parmi les projets à venir, Robert Lepage élabore le projet Cartes à Québec. Le projet, qui durera 12 heures, sera scindé en quatre parties de trois heures. Les parties se nommeront Coeurs, Carreaux, Piques et Trèfles.

Le premier spectacle, Piques, sera présenté en première à Madrid en avril, avec une distribution internationale.

«Je m'intéresse de plus en plus au processus d'écriture et moins au processus de mise en scène», a dit M. Lepage.

Un autre projet tient particulièrement à coeur à l'enfant chéri de la Ville de Québec: la construction d'un théâtre de 750 places pour Ex Machina dans la capitale.

«Ce sera un espace extraordinaire, fou et transformable», a décrit M. Lepage, ajoutant qu'il aimerait aussi créer une troupe internationale au sein du théâtre.

«Non seulement nous présenterons notre travail dans notre ville, ce que nous devrions faire depuis longtemps, mais en plus nous avons notre répertoire, a expliqué M. Lepage. Nous pourrons utiliser notre vieux matériel et essayer de le redécouvrir sur un nouveau jour, d'une façon plus simple, en essayant de trouver l'essence des oeuvres.»