L'attachante Pauline Martin retourne chez Duceppe pour jouer une veuve courtisée par un Roméo d'âge mûr. Claude Prégent est son partenaire dans ce théâtre de la vérité orchestré par Monique Duceppe.

Il n'y a pas 36 manières de décrire Pourquoi pas? du dramaturge canadien Norm Foster: c'est une comédie romantique. Seule différence, et elle est de taille, celle-ci ne s'attarde pas à de jeunes adultes à la recherche de l'être avec qui ils vont construire leur vie, mais à des quinquagénaires au lourd passé amoureux confronté à la possibilité de vivre ce qui sera peut-être le dernier amour de leur vie.

Ce n'est pas la seule oeuvre à s'intéresser aux couples «plus âgés», comme le formule pudiquement Pauline Martin. Elle pense spontanément à Something's Gotta Give, film mettant en vedette Diane Keaton et Jack Nicholson lancé en 2003. «Ça, c'était de la caricature, précise-t-elle toutefois. Dans la pièce, on est dans la vérité.»

Pourquoi pas? raconte l'histoire de la conquête amoureuse de Bob (Claude Prégent), follement épris de la femme de son patron et qui, lorsque celui-ci meurt, saisit l'occasion d'avouer sa flamme. Sa déclaration se heurtera à la froideur de Jacqueline, qui ne croit pas trop aux «papillons dans le ventre» à ce stade d'une vie qu'elle estime ratée...

Pauline Martin parle avec affection de cette femme déçue. «Ce que j'aime, c'est qu'on ne me confie pas souvent ce genre de rôle. Jacqueline a un fond d'amertume. Je ne joue pas souvent ce genre de personnage qui crée une distance avec les autres, fait-elle remarquer. On m'engage parce que je suis sympathique. Alors, jouer ça, j'adore ça!»

La part comique de Pourquoi pas? tient en partie aux efforts déployés par Bob pour séduire Jacqueline, selon elle. «Les femmes vont tomber follement amoureuses du personnage de Claude. On en voudrait toutes un romantique comme ça qui nous court après. C'est très cute, tous ces efforts qu'il fait pour la convaincre que le bonheur est encore possible entre eux.»

«La drôlerie de Jacqueline, elle, vient du fait qu'elle un bon sens de l'autodérision, poursuit la comédienne. Elle a le sens du punch, c'est une ironique.»

Des liens étroits

Faire la réplique à Claude Prégent chez Duceppe constitue un drôle de hasard dans la vie de Pauline Martin puisque l'acteur est aussi l'un de ses partenaires de jeu dans Motel des Brumes. Après une quarantaine de représentations l'été dernier, la pièce a entrepris une tournée qui a dû marquer une pause le temps que le tandem puisque se consacrer à Pourquoi pas?.

«Il faut s'aimer beaucoup, mais ça va bien», rigole l'actrice. Elle a toutefois insisté pour que les représentations de la comédie estivale ne chevauchent pas trop les répétitions de la pièce qu'ils jouent chez Duceppe. «Nos relations dans les deux pièces n'ont rien à voir», convient la comédienne, mais elle ne voulait toutefois pas que la mémorisation de l'un des textes nuise à l'autre.

Pauline Martin retrouve aussi avec joie la metteure en scène Monique Duceppe, qui l'avait notamment dirigée dans Une maison face au nord il y a deux saisons. «Monique est une fille qui va à l'essentiel du texte. Pour moi, c'est aussi une obsession. Avec Monique, on a aussi une espèce de sororité de perception», ajoute-t-elle, avant de tenter de décrire la forme de communication quasi télépathique qui les lie.

«Monique est la personne qu'il faut pour ce genre de pièce là, qui demande une compréhension totale. Ce n'est pas un exercice de style. J'ai besoin - et la pièce a besoin - que les gens dans la salle n'aient aucun doute quant à ce que mon personnage dit et ressent, insiste la comédienne. La vérité qui nous mène au rire ou aux larmes, ç'a toujours été ma tasse de thé au théâtre.»

Pourquoi pas?, du 14 décembre au 4 février chez Duceppe.