La ministre Christine St-Pierre s'est portée à la défense de Wajdi Mouawad, affirmant lundi que le dramaturge et metteur en scène était «très blessé» et qu'il fallait lui laisser le temps de s'expliquer au sujet de la controverse entourant la participation du chanteur français Bertrand Cantat à son spectacle au Théâtre du Nouveau Monde (TNM).

La ministre de la Culture et de la Condition féminine avait martelé toute la semaine dernière qu'elle n'avait pas à s'immiscer dans le débat.

Mais lundi, tout en soutenant qu'elle ne commentait pas la décision du TNM de ne plus faire monter sur les planches le musicien et chanteur rock, elle a tout de même décoché une flèche en direction de ceux qui reprochent à Wajdi Mouawad de se cacher.

Ce dernier était en Europe au moment où la controverse a éclaté et son mutisme a été vertement critiqué, notamment par le metteur en scène Serge Denoncourt lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle, dimanche soir.

Selon Mme St-Pierre, trop de choses sont reprochées à Wajdi Mouawad à qui il faut laisser le temps de prendre les décisions «qui sont les meilleures pour lui».

La ministre a également expliqué que «l'on était trop pressé dans la vie» et qu'il fallait comprendre que cet homme-là était «très, très blessé». Selon Mme St-Pierre, l'oeuvre de M. Mouawad dénonce la violence et ce dernier est «très bon» et «très humain».

Christine St-Pierre dit également avoir parlé la semaine dernière au dramaturge, tout en répétant qu'il devait faire son cheminement. Elle a également dit ne pas croire à la théorie selon laquelle il aurait volontairement voulu provoquer.

M. Mouawad annoncera sa décision le 18 avril à savoir s'il présentera tout de même Le cycle des femmes au TNM, mais sans Bertrand Cantat sur scène, ou s'il annulera tout simplement la présentation.

En 2003, Bertrand Cantat a écopé une peine d'emprisonnement de huit ans pour l'homicide involontaire de son ancienne compagne, l'actrice Marie Trintignant.