La Maison Théâtre ouvre sa nouvelle saison ce soir avec une création de la compagnie DynamO, qui nous présente une pièce acrobatique inspirée du Vilain petit canard, dans une mise en scène de Jacqueline Gosselin.

Créée en mai 2008 à Montréal, L'envol de l'ange est le résultat d'une longue réflexion de Jacqueline Gosselin sur la mort d'un être cher. Celle d'un cousin fauché par un camion à l'âge de 6 ans. Mais encore, comment raconter cette histoire à des enfants?

«Inconsciemment, je voulais ramener une histoire triste à la lumière», nous explique la metteure en scène de DynamO, une compagnie de théâtre qui s'est fait connaître grâce à son jeu acrobatique et clownesque. «Comme mon histoire était très intime, je voulais travailler avec quelqu'un qui la raconterait de façon plus objective.»

D'où le scénario de Kim Selody, qui s'est lui-même inspiré de la mort de sa soeur handicapée pour faire le récit de L'envol de l'ange. Surtout, pour en faire un objet lumineux. L'ange dont il est question, c'est Marie-Ange, la soeur aînée d'une famille de quatre enfants. Sa mort subite sera cachée au plus jeune de ses trois frères, Gabriel.

Comme le hasard fait bien les choses, ce même Gabriel sera interpellé par un fantôme, l'âme de Marie-Ange, qui l'obligera à retracer son histoire, pour qu'elle puisse partir tranquillement. Pendant toute la durée de la pièce, la narratrice fait allusion au Vilain petit canard, puisque Marie-Ange, on le devine, n'était pas comme tout le monde. Et souffrait d'un handicap.

L'intuition de jouer avec des escabeaux est apparue dès le début de la production. «Je suis fascinée par les objets du quotidien, nous dit Jacqueline Gosselin. Mais surtout de la façon dont on peut les magnifier. Dans la pièce, les escabeaux se transforment en voie ferrée, en terrain de jeu, en champ de blé, en forêt dévastée, etc. Bien sûr, c'est un objet qui nous offrait beaucoup de possibilités acrobatiques.»

Le poids des secrets

Construite à la manière d'un suspense, avec des indices qui éclaircissent le récit au fur et à mesure qu'il progresse, L'envol de l'ange, une coproduction avec le Théâtre Lorraine Kimsa de Toronto, a déjà été jouée plus de 75 fois. À Montréal, Toronto et en Espagne, au festival Teatralia de Madrid.

«Il y a des sujets tabous et les enfants sont porteurs de secrets, nous dit encore Jacqueline Gosselin. Il y en a des lourds, et des moins lourds, mais ce que je voulais dire dans cette pièce, c'est que partager ses secrets peut nous apaiser énormément, nous alléger.»

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L'envol de l'ange. À la Maison Théâtre jusqu'au 10 octobre. Pour les enfants de 8 à 12 ans.