C'est parti! La tournée estivale du Théâtre La Roulotte démarre mercredi prochain au parc La Fontaine. Après les Aventures de Lagardère, montée l'an dernier par Frédéric Bélanger, le comédien Félix Beaulieu-Duchesneau prend le relais avec son adaptation du Magicien d'Oz.

Année après année, de jeunes diplômés des écoles de théâtre se lancent dans l'aventure de La Roulotte et vivent, bien souvent, leur première expérience de travail. Entourés d'un metteur en scène aguerri qui a aussi un rôle de mentor.

En 2003, Félix Beaulieu-Duchesneau, qui venait d'achever sa formation en jeu au Conservatoire d'art dramatique de Montréal, a joué dans Le capitaine Fracasse, une pièce de Théophile Gautier mise en scène par Philippe Lambert.

Sept ans plus tard, le jeune comédien, qu'on a pu voir dans la pièce musicale La fugue et dans Coma Unplugged, de Pierre-Michel Tremblay, renoue avec La Roulotte, mais à titre de metteur en scène.

«L'expérience du Capitaine Fracasse m'a vraiment fait tripper, nous confie Félix Beaulieu-Duchesneau au cours d'une brève entrevue dans l'immense local de répétition qui abrite la célèbre remorque de la Ville de Montréal.

«Chaque été, je vais voir les spectacles de La Roulotte. Un jour, je me suis dit: j'aimerais ça monter un show pour eux.»Il a donc soumis sa candidature en proposant une adaptation du Magicien d'Oz qui, en 57 ans, n'a jamais été présentée par La Roulotte.

«Je suis content de travailler avec ces jeunes diplômés, explique le metteur en scène - trois du Conservatoire et deux de l'École nationale. Ils sont super motivés et motivants. Après trois ans d'école, ça fait un bien immense de jouer dehors, en plein air.»

L'idée de monter Le magicien d'Oz lui est venue de sa petite fille âgée de 5 ans et aussi de sa blonde.

Félix raconte: «C'était il y a deux ans, j'ai vu le film avec ma fille. Et on riait vraiment tous les deux. Ça m'a donné le goût de lire le roman, et puis d'adapter le texte pour La Roulotte. Je trouve que c'est une oeuvre tellement riche et universelle, capable de rejoindre tout le monde.»

L'histoire de Frank Baum est archi connue. Une jeune fille orpheline, Dorothée, élevée par sa tante et son oncle dans une ferme du Kansas, est projetée dans un monde parallèle à la suite d'une tornade.

Sur son chemin, elle fait la rencontre d'un épouvantail, d'un homme de fer-blanc et d'un lion qui lui permettront de retrouver son chemin. Il y a bien sûr le faux magicien d'Oz et la vilaine sorcière qui sème son parcours d'embûches...

Félix Beaulieu-Duchesneau a voulu s'attarder au statut d'orpheline de Dorothée. «La peur de perdre ses parents est fondamentale. Moi, je l'ai dépeinte en réaction totale à la suite de la mort de ses parents, qu'elle n'accepte pas. Elle dessine sur les murs. Elle régresse. Elle se crée un univers où ils existent encore.»

Pour sa première mise en scène, Félix a voulu créer un environnement terne. «Tout est gris, nous dit-il. Le décor, les costumes. Mais tous les éléments du monde imaginaire de Dorothée sont colorés. Ça fait un contraste intéressant.»

Le comédien a également fait appel à une amie, Louise Lapointe (qui dirige les Trois jours de Casteliers), pour créer les masques, à Marie-Pierre Simard pour la fabrication des marionnettes, manipulées par quatre des cinq comédiens, et à plusieurs autres collaborateurs.

Le volet musical de la pièce n'a pas été négligé: cinq numéros chantés - dont Somewhere Over the Rainbow et Yellow Brick Road - donneront vie à ce récit d'une heure qui ramènera Dorothée dans son Kansas natal et nous... dans le parc de notre quartier.

Le magicien d'Oz, du 30 juin au 24 août dans les parcs de Montréal (gratuit). Annulé en cas de pluie.