En dépit du sous-financement public de l'unique festival destiné aux tout-petits, Petits bonheurs, dont le quartier général demeure dans Hochelaga-Maisonneuve, prend de l'expansion. En plus de présenter des spectacles dans les arrondissements de Mercier, du Sud-Ouest, Montréal-Nord et Villeray-Parc-Extension, le rendez-vous culturel des enfants «de 0 à 6 ans» étire ses tentacules jusqu'à Laval et Sherbrooke.

«Dès le départ, notre objectif était de multiplier les lieux de diffusion, même si Petits bonheurs est bien ancré dans Hochelaga, confie son fondateur, Pierre Larivière. Malheureusement, le financement demeure précaire; les trois conseils des arts refusent toujours de nous aider. Mais nous continuons notre petit bonhomme de chemin. L'an prochain, nous élargirons encore plus notre réseau en présentant des spectacles à Québec, Trois-Rivières et Longueuil.»

Encore cette année, le grand manitou de l'événement a programmé une vingtaine de spectacles - essentiellement du théâtre -, mais aussi une cinquantaine d'ateliers d'initiation qui couvrent à peu près toutes les disciplines artistiques: musique, chant, danse, théâtre, cirque, peinture, lecture, poésie.

Également à l'affiche de Petits bonheurs: deux expos, dont la Place de la poésie, qui réunit des mots d'enfants; deux films d'animation de l'ONF; un Bal des bébés, qui invite mamans et poupons à danser sur des rythmes latins et africains; et le défi Lire ensemble.

Parmi les créations québécoises attendues de ce marathon culturel de 10 jours (du 6 au 16 mai prochain), mentionnons la nouvelle pièce de Joël da Silva, Le temps des muffins, présentée récemment aux Trois jours de Casteliers; Ginkgo et la jardinière, une coproduction entre les Bouches décousues (Jasmine Dubé) et la compagnie belge Maât (qui nous avait offert le magnifique Saut de l'ange il y a deux ans); Le voyage, théâtre de marionnettes de L'Avant-Pays et Burletta, du Théâtre L'aubergine, qui nous a donné hier un aperçu de son spectacle mêlant arts clownesque, danse et jonglerie.

Trois productions étrangères s'annoncent prometteuses: Ba Ba, de la compagnie italienne Piccoli Principi, «une promenade visuelle et sonore» destinée aux enfants de 1 an; Pluie, de la troupe danoise Madame Bach, qui s'adresse aux bébés de 6 mois; et Parapapel, de la compagnie espagnole De Molecula, mettant en scène deux amis et un rouleau de papier. Pour les moins de 3 ans.

Autrement, il y a plusieurs reprises. Parmi elles, ne manquez pas le spectacle Bizzarium, des Sages fous, théâtre forain de masques et de marionnettes; Le cabaret dansé des vilains petits canards, inspiré du conte d'Andersen, Le vilain petit canard, et du Lac des cygnes; une création de la chorégraphe Hélène Blackburn; et Un orteil dans le vide, de Sandy Bessette et Marie-Claude Roulez, un spectacle acrobatique avec une roue allemande.

À surveiller également: Le périple, de l'Ubus Théâtre (rien à voir avec Denis Marleau), qui présente son spectacle à l'intérieur d'un autobus stationné près de la Maison de la culture Maisonneuve. Il s'agit d'une fable philosophique qui met en vedette de petites marionnettes manipulées avec virtuosité.

Comme par les années passées, plus de la moitié des billets ont été offerts aux écoles et aux CPE du quartier Hochelaga-Maisonneuve grâce au programme L'école montréalaise (financé par le ministère de l'Éducation). Les autres billets sont vendus 7$ chacun.

Festival Petits bonheurs. Du 6 au 16 mai. Programmation et réservations: www.petitsbonheurs.ca