La comédienne Sylvie Drapeau passera l'automne sur les planches, prenant d'abord les traits de la mythique Blanche Dubois au Rideau Vert, dans une mise en scène d'Alexandre Marine d'Un tramway nommé Désir. Puis, en novembre, elle s'aventurera dans la création Chambre(s) d'Éric Jean et Pascal Chevarie, au Quat'Sous.

Q: Pouvez-vous décrire votre collaboration avec le metteur en scène Alexandre Marine pour la création au Rideau Vert d'Un tramway nommé Désir?

 

R: C'est un travail très physique: tout passe par le corps. Avec Alexandre, on trouve toujours quelque chose de lumineux, même quand on plonge dans la tragédie. Il sait rendre l'humanité des moments de la vie. C'est un metteur en scène qui aime transmettre la sensualité. Le désir traverse la pièce. Ce qu'il recherche, c'est de montrer comment le désir motive nos choix, notre façon de vivre notre vie et, finalement, comment il mène le monde.

Q: Quelle est votre vision du personnage de Blanche Dubois?

R: C'est un oiseau blessé, un papillon aux ailes déchirées, mais qui tend vers la lumière. Elle pose des lanternes de papier sur les ampoules, soigne son langage. Mais aussi, elle boit pour taire l'inquiétude. C'est une femme qui n'a jamais pu se poser. Avec Mitch, elle croit qu'elle pourrait se poser, mais celui-ci la rejette. La quête de Blanche est une quête désespérée: il y a beaucoup de naïveté dans sa recherche de lumière. L'humanité de Blanche s'exprime dans sa détresse. Elle finit par basculer dans le monde de l'imaginaire.

Q: Quelle est la genèse de cette mise scène d'Alexandre Marine d'Un tramway nommé Désir?

R: La pièce a d'abord été jouée à Moscou, avec une équipe composée entièrement d'acteurs et concepteurs russes. Alexandre Marine passe d'ailleurs plusieurs mois par année à Moscou, où il réalise encore de nombreuses mises en scène.

Q: Qu'en est-il du projet Chambre(s), au Quat'Sous?

R: C'est un tout autre paysage. Nous avons commencé les ateliers au printemps dernier. Les comédiens ont reçu une banque de phrases, parmi laquelle chacun d'entre nous devait en choisir une dizaine. Ensuite, nous avons participé à des sessions d'improvisation, pendant lesquelles il fallait mettre notre pudeur de côté et y aller! Avec des micros, des chaises, des accessoires, des morceaux de costumes, nous avons fait un premier travail de mise en forme. Pendant qu'on improvisait, un compositeur a utilisé nos sons et composé une symphonie rythmique et organique. On part de ce qu'on est pour créer une ambiguïté entre l'interprète et son personnage sur scène.

Q: Comment pressentez-vous la saison qui s'amorce?

R: Je joue dans cinq pièces cette année. Le thème qui prédomine est la féminité, dans tous ses états, sous plusieurs angles.