«Trop peu, trop tard.» C'est ainsi que Vincent Bilodeau de l'Académie québécoise du théâtre (AQT) qualifie la réaction tardive du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine à l'annonce, lundi, de la mort imminente de l'Académie québécoise du théâtre. «C'est une vraie blague», s'insurge le président de l'AQT, qui souligne que le Ministère avait depuis des mois les demandes précises de l'AQT.

Samedi dernier, le Ministère proposait à l'AQT une rencontre pour «faire le point sur les différents scénarios possibles». Valérie Rodrigue, attachée de presse du bureau de la ministre Christine St-Pierre, a confirmé que le Ministère entendait s'asseoir avec l'AQT. Or, elle souligne aussi que l'AQT n'a pas été en mesure de présenter le plan de relance qui lui avait été demandé par le Ministère. «Nous voulons éviter que des personnes subissent des préjudices et voir comment on pourrait les aider. Cela pourra être un accompagnement technique ou financier, tout dépendant de leur volonté.»

 

Vincent Bilodeau affirme que le Ministère avait en mains les demandes de l'AQT depuis mars dernier. Le président de l'Académie estime que cette réaction tardive est motivée par le contexte électoral. «Depuis 16 ans, on a fonctionné avec 95 % de fonds privés. Nous avons aujourd'hui la preuve évidente qu'un organisme de services doit dépendre des instances gouvernementales. Parce que le jour où nos commanditaires décident de s'en aller, on se retrouve le bec à l'eau.»