Elle a de la gueule, la scène qui accueille 2008 revue et corrigée! Rien à voir avec celle du premier spectacle, mis en scène par Joël Legendre, au Rideau Vert en 2005.

Les six comédiens-imitateurs (Suzanne Champagne, Véronique Claveau, Benoit Paquette, René Rousseau, Marc Saint-Martin, Tammy Verge) ont maintenant derrière eux un écran géant ceinturé d'un rideau de lumières pour donner lustre, glamour et tonus à leurs sketchs.

 

Les années passent, l'actualité change, mais la formule demeure la même. Pendant deux heures, l'année qui se termine est passée au crible à coups de sketchs, d'imitations et de chansons. Et c'est souvent par le truchement des émissions les plus populaires du petit écran que se présentent les politiciens, animateurs et chanteurs qui ont fait les manchettes, ces 12 derniers mois.

On pense, cette fois, à Stephen Harper et ses coupes dans la culture, à Jean Charest et sa campagne électorale non désirée, à Maxime Bernier et sa «biographée» Julie Couillard, à Sarkozy et sa belle Carla Bruni, à Fabienne Larouche et sa Virginie, à Sarah Palin et son rêve de devenir vice-présidente des États-Unis.

Encore une fois, Céline Dion (notamment à cause de son voyage hyper médiatisé en Afrique du Sud et de sa prestation au 400e de Québec) occupe une grande place dans cette revue populaire, divertissante à défaut d'être des plus originales. On souligne néanmoins la justesse de l'interprétation de Véronique Claveau pour qui imiter la diva semble tout naturel. Et, du même coup, le travail de la bande de comédiens qui donne tout ce qu'elle a dans une trentaine de numéros.

Tammy Verge fait mouche dans la peau d'une hallucinée Marie Carmen qui chante les victoires électorales de Barack Obama. Idem pour Marc Saint-Martin dans les robes bouffantes d'une Julie Snyder qui accepte mal que Marie-Élaine Thibert soutienne qu'elle n'a pas assez de sous pour s'acheter une maison.

En manque de mordant

Reste que les comédiens-imitateurs se démènent dans des sketchs dont les finales manquent souvent de mordant. 2008 revue et corrigée nous a paru moins solide que les deux dernières années. Est-ce la faute de l'actualité? Plutôt à des textes qui baignent souvent dans l'évidence.

Par ailleurs, les flèches lancées à Harper sur les coupes dans la culture (notamment dans un bon sketch calqué sur Les belles-soeurs de Michel Tremblay) toucheront-elles le public? Jeudi dernier, devant des comédiens, animateurs et dirigeants d'entreprise qui commanditent des événements culturels, elles ont atteint leur cible. Mais qu'en sera-t-il devant des gens moins touchés par les revendications des artistes?

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2008 revue et corrigée, jusqu'au 10 janvier 2009, au Théâtre du Rideau Vert.