Charmant et efficace ce Pèpè et Étoile du Teatro Gioco Vita, compagnie italienne qui fait du théâtre d'ombre depuis près de 30 ans et qui, dans cette nouvelle création finement construite, fait une belle démonstration de son savoir-faire.

Adaptation d'un conte de l'auteure suédoise Barbro Lindgren, Pèpè et Étoile raconte l'histoire d'amitié entre un petit garçon, Pèpè, et une pouliche, Étoile, nés le même jour dans un cirque ambulant. La formule est vieille comme le monde, mais un animal parlant fait presque toujours son effet dans la tête d'un enfant...

 

Les deux comparses deviennent donc vite inséparables. Ils préparent ensemble, sous les ordres d'un directeur (qui n'entend pas parler les animaux), des numéros pour le cirque. Leurs étoiles respectives brillent dans le ciel, «l'étoile à crinière et l'étoile à pépite», et le duo est acclamé partout où il passe.

L'originalité et la beauté de Pèpè et Étoile tiennent vraiment dans la qualité de l'animation des deux acteurs-manipulateurs (Alessandro Ferrara et Rosanna Sparapano, tous deux excellents et s'exprimant très bien en français), qui n'ont pour tout accessoire que quelques personnages en carton pour raconter cette jolie fable.

Sur différentes toiles blanches tendues au-dessus de la scène, qui reproduit un chapiteau de cirque, apparaissent les ombres de Pèpè, d'Étoile, du directeur du cirque, etc. Les voix dominent. La musique enveloppe magnifiquement le récit.

Ces ombres animées grossissent, rapetissent, suggèrent et s'effacent avec une précision remarquable, cédant la parole aux acteurs-narrateurs qui reviennent à l'avant-scène. Les transitions se font naturellement. Les déplacement sont fluides.

Dans la deuxième partie du conte, nos deux amis seront séparés. La pouliche, qui refuse d'exécuter un numéro dangereux, est expulsée du cirque par le «méchant» directeur. Ne reste alors que les deux étoiles suspendues dans le ciel pour nourrir l'espoir d'un retour.

Suivront les pérégrinations de notre pouliche esseulée, qui parvient à s'échapper d'un abattoir outre-mer (n'y avait-il pas un abattoir plus près du cirque?) et qui suit l'étoile de Pèpè accrochée dans le ciel. Et après moult péripéties, qui l'amènent à rencontrer une gentille baleine... je vous laisse deviner la fin.

L'histoire de Pèpè et Étoile ne réinvente certes pas la roue et comporte son lot d'invraisemblances, mais la représentation de ce conte est fichtrement bien rendue.

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Pèpè et Étoile, du Teatro Gioco Vita. Jusqu'au 9 novembre à la Maison Théâtre. Pour les jeunes de 3 à 7 ans.