Un invité de La Presse prend position sur des sujets qui marquent son actualité. Cette semaine: Patrick Groulx.

À compter du 11 juin, Patrick Groulx sera à la barre de l'émission de fin d'après-midi Le retour des fantastiques, à Rouge fm. On le verra beaucoup sur scène au premier Grand Montréal Comédie Fest, qui se déroulera du 1er au 15 juillet prochain. Qui plus est, l'humoriste poursuit le rodage de son prochain spectacle dans quelques villes au Québec.

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La multiplication des festivals d'humour: POUR

«Je suis pour la diversité de l'offre. Avec l'affaire Gilbert Rozon et le changement de propriétaire au Groupe Juste pour rire, on assiste à la fin d'un monopole en humour. Ce qui est très bon pour le milieu. Avec la formule des galas à Juste pour rire, tu devais faire un numéro de huit minutes avec un cadre et un format unique. Cet été, on va avoir, seulement dans la région métropolitaine, le Zoofest, le Grand Montréal Comédie Fest et Juste pour rire. Chaque événement a son style et se complète et j'espère que tout le monde en sortira gagnant.»

Ouvrir pour un humoriste de la relève: POUR

«C'est le pari qu'on fait au Grand Montréal Comédie Fest avec la série "On inverse les rôles". Je ferai la première partie des spectacles de Matthieu Pepper [le 9 juillet] et de Sam Breton [le 14 juillet], Louis-José Houde va faire la première partie du spectacle de Guillaume Pineault, etc. La relève en humour au Québec est puissante. Il faut donc l'aider à se produire et à rejoindre le grand public. En même temps, avec les réseaux sociaux, ces jeunes artistes ont déjà un public fidèle. Ça va être aussi énervant pour moi de jouer devant un nouveau public.»

Se faire virer parce qu'on a fait des blagues racistes ou homophobes: POUR

«Je suis à 100% pour la liberté d'expression. Or, lorsque tu travailles pour une compagnie, tu dois respecter les valeurs de l'entreprise. Dans le cas de Roseanne, elle est carrément allée à l'encontre des valeurs du réseau ABC. Quand on t'offre une tribune, tu ne peux pas dire n'importe quoi. En 2018, le racisme, l'homophobie, le sexisme, ça ne passe plus. Sans excuser José Gaudet [Gaudet a fait une blague scatologique sur Gregory Charles à la radio], je comprends qu'un humoriste veuille pousser les limites et surprendre son public. C'est toujours risqué de tester une nouvelle blague en direct. Mais j'ai toujours enseigné à mes enfants qu'on doit vivre avec les conséquences de ses actes.»

Animer un show de radio le matin: CONTRE

«Je l'ai fait deux fois: à CKMF puis à Rouge Café en 2013-2014. Mais le métier de morning man n'est pas pour moi. Mon corps n'est tout simplement pas fait pour se lever à quatre heures moins quart le matin. Je suis correct en ondes, mais après, je suis à côté de mes pompes toute la journée. Et comme je fais souvent des spectacles en soirée, je fais des nuits de trois heures et je suis constamment en déficit de sommeil. Je suis davantage dans ma zone de confort en animant une émission du retour à la maison.»

Faire des blagues sur le mouvement #metoo: POUR

«Je fais de l'humour pour dédramatiser le réel. J'ai toujours dit que dans la vie, le rire est la meilleure thérapie. Je me sers du rire dans mon couple, dans ma famille, au travail. En avril dernier, j'ai coanimé le spectacle-bénéfice Vive ton courage, dans la foulée des dénonciations d'inconduites sexuelles par Les Courageuses. Pour moi, on ne peut pas revenir en arrière et il faut continuer à évoluer dans les relations hommes-femmes. Cela dit, si on trouve le bon angle, l'humour reste salvateur.»