Le film Les choristes est maintenant une comédie musicale. La Presse a assisté à la présentation d'extraits du spectacle mis en scène par Serge Denoncourt.

«Il a fallu que je mette mon cynisme dans le garde-robe», dit d'emblée Serge Denoncourt, qui n'aurait pas cru qu'il signerait un jour un spectacle musical «feel good». Le metteur en scène a d'ailleurs hésité à prendre les rênes de l'adaptation théâtrale du film Les choristes. Il s'est finalement laissé émouvoir par le travail des 30 jeunes choristes.

Le spectacle

Après avoir obtenu un grand succès avec son premier long métrage Les choristes, Christophe Barratier a décidé d'en faire un théâtre musical aux Folies Bergères à Paris, en 2017. Juste pour rire spectacles en a acheté les droits pour une adaptation québécoise, qui est présentée dès ce soir. La prolifique Maryse Warda, qui signe l'adaptation, a transposé le récit en Beauce pendant la «Grande Noirceur», plus précisément en 1949.

La chorale

Deux distributions (chacune constituée d'une quinzaine d'adolescents) se partagent les représentations de ce spectacle musical. Ils sont membres des Petits Chanteurs de Laval et de la Maîtrise des Petits Chanteurs du Mont-Royal.

Parmi eux, on retrouve Felix Aubry De Filipo, Brendon Tremblay et Malik Gervais Aubourg. Felix explique l'histoire du spectacle dans ses mots: «C'est une gang de gars qui n'ont pas de futur et que personne n'aime. Mais là, il y a un prof gentil qui arrive et qui leur apprend à chanter. Lui, il les aime. Et à cause du chant, les jeunes deviennent plus gentils.» Il ajoute qu'il est lui-même devenu une meilleure personne grâce au chant.

L'expérience

Les 30 jeunes bourdonnent comme des abeilles autour de l'équipe de La Presse pour exprimer leur joie de participer à ce spectacle. «Je savais que ce serait cool comme expérience, mais pas à ce point-là! J'aimerais peut-être faire ça comme métier», affirme Brendon Tremblay. Quant à Malik Gervais Aubourg, il confie que la charge de travail est beaucoup plus importante qu'il l'imaginait. Mais ça vaut le coup. «Les décors sont tellement beaux! C'est si agréable! Et ma mère était si contente lorsqu'elle a appris que j'étais dans le spectacle.»

Le «chef d'orchestre»

Même Serge Denoncourt pleure en écoutant les jeunes des Choristes. «Ça vient m'émouvoir malgré moi», dit le metteur en scène en riant. De prime abord, il préfère créer des oeuvres où «les bons ne sont pas toujours bons et les méchants, toujours méchants», mais il s'est laissé prendre au jeu. «Humainement, c'est une de mes plus belles expériences. Travailler avec ces petits gars-là, c'est très plaisant», dit Denoncourt, qui a aussi travaillé avec des jeunes Roms en Serbie, entre autres pour le spectacle GRUBB.

La bougie d'allumage

«L'action est touchante parce que ce sont des petits gars au fin fond de la Beauce, dans une sorte d'école de réforme de l'époque», explique François L'Écuyer, qui interprète Clément Mathieu, le surveillant qui initie les jeunes au chant en formant une chorale. Après avoir joué dans L'auberge du chien noir pendant 15 ans, le comédien confie que cette nouvelle expérience est un «beau cadeau». Il juge que ce spectacle fait du bien à l'âme: «Ça fait 29 ans que je suis sorti du Conservatoire [d'art dramatique de Montréal] et j'ai toujours dit que je fais ce métier-là pour rendre le monde plus beau, un sourire à la fois.» Gary Boudreault, Renaud Paradis, Henri Chassé, Charles-Alexandre Dubé et Lynda Johnson font aussi partie de la distribution.

___________________________________________________________________________

Au Monument-National du 23 mai au 23 juin et à la salle Pierre-Mercure du 4 au 29 juillet.

Photo Olivier PontBriand, Archives La Presse

Les 30 jeunes qui participent à la comédie musicale.