Un invité de La Presse prend position sur des sujets qui marquent  son actualité. Cette semaine: Mélanie Ghanimé.

L'humoriste coanime avec Patrick Groulx le spectacle-bénéfice Vive ton courage, qui se tiendra à l'Olympia le 24 avril. Elle mettra la table pour plusieurs collègues humoristes qui s'y produiront bénévolement au profit d'organismes de soutien aux victimes d'agressions sexuelles. L'habituée du Bordel comédie club, qui a rodé son premier spectacle solo, doit annoncer de bonnes nouvelles prochainement.

Des blagues sur #moiaussi

Pour

«Je suis pour, dans l'optique où le gag souligne et dénonce l'incohérence et qu'il libère une tension, même si ça dérange. C'est sûr que c'est délicat... Là, je le vis [dans la préparation du spectacle Vive ton courage, où elle promet de parler «des vraies choses»]. Mais on peut certainement faire des blagues sur les mauvais comportements.»

Les remises en question générées par le mouvement #moiaussi

Pour

«L'analyse de tout ce qu'on vit depuis l'automne a complètement changé ma façon d'aborder n'importe quel thème et de voir comment j'ai nourri la "petite bête noire". J'ai pris conscience, dans la crise, de tous les moments dans ma vie où je n'ai pas parlé. [...] C'est comme un wake-up call de dire: "Tu en donnes un peu du nanane toi aussi parce que tu ne te lèves pas debout." Ça a changé la femme que je suis, ça a changé ma créativité et ça a changé mon implication dans la société. J'en ai beaucoup plus, et il y a beaucoup d'amour dedans.»

Dire qu'on consulte un psy

Pour

«Totalement. Je ne vois pas pourquoi, si tu veux changer tes comportements, si tu as besoin d'aide pour changer de vision, tu ne le dirais pas. On est en évolution, on n'est pas là pour régresser. Je trouve ça dommage qu'il y ait encore la perception qu'une personne qui consulte est quelqu'un qui a des "problèmes mentaux". Je ne veux pas alarmer tout le monde, mais nous sommes tous un peu "scrap" à la base. Alors disons-le et faisons-le. Mais si tu ne veux pas le dire, ne le dis pas. Moi, je le dis parce que je suis à l'aise avec ça.»

L'expression «humoriste de la relève»

Pour et contre

Pour...

«... dans l'optique où les gens aiment ça classer pour avoir des références. Personnellement, ce n'est pas quelque chose qui m'insulte. Je ne dirai pas: "Excuse-moi, je suis une humoriste pro." Et est-ce que ça change quelque chose au bout du compte? Est-ce que tu vas avoir moins le goût de rire parce qu'on t'a dit que ce serait un humoriste de la relève? "Relève" peut vouloir dire "découverte et nouveauté".»

Contre...

«... dans la mesure où je pense que la définition actuelle de "relève" n'est plus la définition qu'on a connue. Avant, je pense qu'on associait "relève" avec "visibilité et reconnaissance du public". Moi, je ne suis pas connue tant que ça, est-ce que je me considère encore comme de la relève? Moi, je pense que j'ai un pied dans la porte et un pied dans l'autre porte.»

Deux gros festivals d'humour à Montréal cet été

Pour

«En fait, c'est pourquoi pas ? Si une organisation offre quelque chose avec une certaine personnalité, une certaine couleur, et que quelqu'un offre autre chose, ce sera au spectateur de choisir de quoi il a le goût. Tu sais, tu peux acheter deux boîtes de Kleenex dans la vie, hein? C'est bien qu'il y ait une variété aussi. Je pense que l'être humain peut se faire une meilleure idée quand il a différentes options.»

Des shows «interdits aux hommes»

[L'humoriste Bianca Longpré a utilisé cette formule pour promouvoir son spectacle.]

Pour

«Dans la vie, tout est une question de mise en marché et de parler à qui tu veux. Je pense que quand tu cibles un style de show, tu ne le fais pas contre un groupe, tu le fais pour un groupe. C'est toute une différence. Si tu te dis: "J'ai le goût de faire le party avec des mères qui se sentent ordinaires comme moi parce que ça les libère, heille les filles, shooter puis party!" Voir si quelqu'un va être contre ça!»