En pleine conquête de la France, le magicien québécois à la carrière florissante Vincent C est poursuivi pour 25 000 $ pour un spectacle qui aurait dégénéré cet été, à Saint-Jean-sur-Richelieu. On reproche à l'illusionniste d'avoir invectivé la foule, puis d'avoir fracassé une vitre avec un bâton de baseball dans le restaurant où il se produisait.

Vincent Côté Morency, alias Vincent C, présentait un spectacle pour les employés et collaborateurs de la société Lareau Courtiers d'assurances, le 14 juillet, au restaurant Le Bleumarin.

Le magicien, surnommé en France le «bad boy de la magie», est reconnu pour ses spectacles anticonformistes pour adultes. Dans la poursuite déposée jeudi à la Cour du Québec, on soutient que l'illusionniste a commis des gestes «disgracieux, graves et fautifs» ne correspondant «aucunement» à la prestation artistique prévue au contrat.

L'incident serait survenu après que Vincent C s'est blessé avec l'un de ses instruments pendant la représentation. En colère, il se serait engueulé avec des spectateurs, puis aurait lancé «une serviette imbibée du sang de sa blessure» à une spectatrice, allègue le cabinet d'assurances.

«Il s'en est suivi un tumulte au terme duquel le défendeur Côté Morency a proféré des menaces aux spectateurs et brisé une vitre du restaurant avec un bâton de baseball. C'est dans ce contexte que la "prestation artistique" du défendeur a pris fin», indique-t-on dans la poursuite.

Le cabinet d'assurances avait déboursé 3750 $ plus taxes pour la prestation du magicien.

Prêt à se défendre

Joint au téléphone hier après-midi, Vincent C a soutenu n'avoir reçu qu'une mise en demeure le 31 juillet dernier. «Je n'ai jamais reçu [cette poursuite] entre mes mains», dit-il, ajoutant qu'un huissier lui aurait dit que la requête avait été annulée. Poursuivi solidairement dans ce dossier, l'agent du magicien, Daniel Plourde, a signalé de son côté avoir bien reçu la poursuite. Il a ajouté que Vincent C «était en voyage», la semaine dernière, mais s'est refusé à commenter davantage.

Quoi qu'il en soit, le magicien s'est dit déterminé à défendre sa réputation devant les tribunaux. 

«J'ai une excellente défense. Il y a toujours deux côtés à une médaille. Je vais garder ça parce que je n'aime pas régler mon linge sale en public. Je vais réserver ça aux tribunaux.» 

Me Philippe A. Couture-Ménard, l'avocat de Lareau Courtiers d'assurances, a indiqué par courriel, hier, ne pas être en mesure de commenter l'affaire sans l'autorisation de son client. Un responsable de Lareau Courtiers d'assurances n'avait pas rappelé La Presse hier en fin de journée.

La carrière de Vincent C est en plein essor. Le magicien se produira une cinquantaine de fois dans la grande salle du Théâtre Apollo de Paris dès le mois d'octobre. Il animera également une émission de télé diffusée sur la chaîne Comédie+ l'an prochain, Les paris de Vincent C.