Jérémy Demay planche depuis un an et demi sur Vivant, son deuxième spectacle en carrière. L'humoriste a convié La Presse à vivre une soirée de rodage au Vieux Clocher de Magog.

57 représentations

Étape primordiale dans la création d'un spectacle d'humour, le rodage est la période durant laquelle un artiste transpose ses blagues du papier à la scène devant public. Un processus que Jérémy Demay a amorcé en janvier dernier et qui s'échelonnera sur 57 représentations de sorte qu'il soit prêt pour sa grande première montréalaise le 17 octobre prochain à L'Olympia.

Travail d'équipe

En spectacle au Vieux Clocher de Magog, Jérémy Demay commence sa soirée par un repas au restaurant. C'est le moment pour l'humoriste de décompresser aux côtés de son équipe, Gilles Cormier (co-scripteur et co-metteur en scène), Alexandre Douville (co-script-éditeur et première partie) et Simon Perreault (technicien de son et DJ), avec qui il a déjà travaillé sur Ça arrête plus d'bien aller, son premier spectacle.

«L'équipe s'est formée très naturellement et je suis très fidèle quand ça fonctionne humainement, confie Jérémy Demay. Alex m'aide beaucoup pour le côté plus profond et philosophique de mes textes. C'est un humoriste que j'ai rencontré dans les bars dont j'aime le style et l'intelligence. Il a une vision architecturale du texte qui m'aide beaucoup. Gilles est plus dans la forme et me conseille sur l'effet comique. J'ai un public très varié, de 10 à 77 ans: Gilles a 60 ans et connaît les références qu'il faut utiliser pour faire rire tout le monde», explique l'humoriste.

Amoureux du Vieux Clocher

Jérémy Demay sera de retour au Vieux Clocher de Magog du 1er au 12 août. Une salle qu'il affectionne tout particulièrement pour y faire son rodage. «C'est d'après moi un des endroits les plus plaisants à jouer au Québec et l'un des meilleurs pour un rodage. Avec 350 places, c'est à la fois grand et intime. L'été, il fait beau, chaud, je loue un chalet et on vient pour deux semaines», explique-t-il.

Plus détendu

Jérémy Demay se change dans sa loge et révise une dernière fois ses textes avant de monter sur scène. «Je suis devenu beaucoup plus détendu que lors de mon premier show. Aujourd'hui, avec l'expérience et 200 spectacles de tournée derrière moi, je suis plus à l'aise», confie-t-il alors que son co-scripteur, Alexandre Douville, assure sur scène sa première partie. «En termes de texte, on est très proche du produit fini. Mais en termes de mise en scène, rien n'est fait!», ajoute-t-il.

Des ajouts récents

À mi-chemin dans son processus de rodage, Jérémy Demay se permet encore de lire sur scène des éléments ajoutés plus récemment. «Alex et moi avons écrit un hymne à la mort. Vers la fin du spectacle, je vais juste le lire sur scène. Mais à la fin du rodage, je n'aurai plus de feuille et on ajoutera de la musique. L'important pour le moment, c'est le texte. Je peux encore faire quelques modifications dans le texte, en enlever pour que ça soit encore plus efficace», précise l'humoriste.

Filmé

Chaque performance de l'humoriste est filmée et pendant que Jérémy Demay est sur scène, Alexandre Douville et Gilles Cormier prennent des notes.

«Alex et moi allons débreffer dans la voiture en route vers Montréal», explique Jérémy.

«L'ambiance est cool, personne ne se prend trop la tête. Après le spectacle, ils viennent me voir avec leurs notes pour faire des modifications. Je filme toujours, d'abord parce qu'on est en rodage, mais aussi à cause des moments d'impro que j'utilise pour les mettre sur les réseaux sociaux», ajoute-t-il.

Un an et demi de travail

Metteur en scène du spectacle, Gilles Cormier se réjouit de l'avancée du rodage de Vivant. «Ça fait un an et demi que Jérémy travaille sur ce spectacle. Le second show est toujours le plus complexe. Pour ton premier, tu utilises du matériel que tu fais depuis des années. Pour le second, tu pars de zéro. Mais Jérémy avait déjà pris de l'avance en identifiant des thèmes. Il y a du peaufinage à faire, mais le contenu est presque prêt», observe-t-il. 

«Chaque numéro doit être complet de la première à la dernière syllabe, poursuit le metteur en scène. L'ordre des numéros est essentiel : il faut un fil conducteur et un rythme. Une fois que tout cela est placé, tu commences ta mise en scène. On débute fin juin, on va s'isoler dans une salle pour quatre soirs pour qu'au dernier spectacle, la mise en scène soit prête.»

Dernière ligne droite

Technicien de son et DJ, Simon Perreault réchauffe la salle avant le début du spectacle. Au cours de la dernière ligne droite du rodage, son travail sera essentiel au bon déroulement du spectacle. «Les bandes sonores embarquent une fois que le texte est verrouillé. Chaque fois qu'on a finalisé le contenu d'un numéro, on commence à penser comment l'appuyer avec l'éclairage», explique Gilles Cormier.

Merci!

Même en rodage, Jérémy Demay prend le temps de saluer ses fans après chaque représentation. «Le spectacle présenté est à 90 % terminé, mais le public s'attend à voir un show à part entière», dit-il.

PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE

De gauche à droite: Simon Perreault (technicien de son et DJ), Alexandre Douville (co-script-éditeur et première partie), Jérémy Demay et Gilles Cormier (co-scripteur et co-metteur en scène).