Pendant quatre mois, Pierre Hébert a préparé son coup: le lancement d'une campagne publicitaire sur le thème «Le goût du risque», où il garderait son identité secrète pour vendre les billets de son deuxième spectacle solo à moitié prix. Son objectif: piquer la curiosité d'au moins 1000 spectateurs, tout au plus.

Or, l'humoriste a largement dépassé son objectif cette semaine. En moins de 48 heures, son équipe a vendu plus de 20 000 billets dans 30 salles qui affichent maintenant complet. «On n'avait jamais prévu ça», dit Pierre Hébert à La Presse.

«Nous voulions essayer quelque chose de nouveau pour la mise en marché. Les autres humoristes de mon agence n'étaient même pas au courant. Peu de gens le savaient, en fait, afin d'éviter des fuites. Je n'en avais même pas parlé à mon frère.»

Lundi, quand il a mis sa publicité en ligne, plusieurs noms ont commencé à circuler. Un article du Journal de Montréal évoquait la possibilité que l'humoriste mystère soit nul autre que Martin Matte.

«Là, j'ai senti que les gens commençaient à avoir des [grandes] attentes. C'est pour ça qu'on a rapidement démenti sur [la page Facebook de la campagne]», explique Pierre Hébert.

Le danger du ressac

Le succès «complètement inattendu» de sa campagne aurait-il pu se retourner contre lui, dans l'hypothèse que les acheteurs de billets auraient été déçus? Pierre Hébert y a pensé.

«Après la révélation de mon identité à l'émission d'Éric Salvail [mercredi soir], je suis allé voir la réaction des gens sur les réseaux sociaux. Essentiellement, c'était positif», estime-t-il, ajoutant qu'il y a toujours des spectateurs qui revendent leurs billets sur des sites internet, peu importe les circonstances.

Avec un tel succès aux guichets, l'équipe de l'humoriste s'affaire maintenant à trouver de nouvelles salles et de nouvelles dates pour sa tournée, dont la première montréalaise est prévue le 8 février 2017.

«Dans ce nouveau spectacle, je vais parler de mes peurs et des risques que je prends dans la vie. Je suis souvent peureux, casanier et routinier. Je me suis dit: "Ce n'est pas vrai qu'à 35 ans, je vais m'arrêter dans une situation confortable." Avec l'arrivée de ma fille, j'ai envie qu'elle ait le goût de voyager, d'aller au théâtre, de voir les gens. Bref, d'être active et de prendre des risques. Je veux lui montrer que c'est ce que je peux faire aussi», conclut-il.