L'humoriste québécois Mike Ward présentera un spectacle solo en anglais intitulé The People vs Mike Ward au Festival d'Édimbourg, en Écosse, a appris La Presse. Le spectacle, qui sera présenté pendant tout le mois d'août prochain, abordera le thème de la liberté d'expression et traitera en partie de l'affaire Jérémy Gabriel, actuellement devant le Tribunal des droits de la personne.

«J'avais prévu être à Édimbourg, mais je n'avais pas encore décidé du contenu de mon spectacle», a indiqué hier Mike Ward. C'est l'humoriste anglais Jimmy Carr qui l'a encouragé à parler de cette affaire. «Quand il a appris que j'étais en cour contre la Commission des droits de la personne, il m'a dit: «Tu dois faire un one man show à propos de ça.»»

Le spectacle ne portera pas uniquement sur Jérémy, a-t-il précisé, mais sur le fait que «les humoristes ne peuvent plus rien dire sur scène sans être traînés en cour!».

Poursuite

Rappelons que la Commission des droits de la personne poursuit Mike Ward pour diffamation au nom de la famille du garçon atteint du syndrome de Treacher-Collins. Elle réclame 80 000$ pour dommages moraux et punitifs. Dans son spectacle Mike Ward s'eXpose, présenté en 2010, l'humoriste avait fait un numéro sur Jérémy Gabriel où il faisait allusion à son handicap.

Le jeune homme, qui a témoigné en septembre dernier, affirme avoir été victime d'intimidation par la suite. Le verdict doit être rendu le 26 février prochain.

«On aurait pu conclure une entente à l'amiable pour une somme beaucoup plus modeste, mais je trouvais ça important d'aller en cour pour défendre le principe de liberté artistique, a soutenu Mike Ward. Si la famille de Jérémy m'avait appelé pendant que je faisais le gag pour me dire que ça le blessait, j'aurais enlevé la joke. Quand on m'a fait le reproche, je ne faisais plus le gag sur Jérémy, donc je ne pouvais pas enlever une blague que je ne faisais plus...»

L'humoriste représenté par l'avocat Me Julius Grey insiste: «Mon but n'est pas de faire mal, mais de divertir. J'ai un humour méchant, mais mon but n'est pas de blesser. J'ai déjà fait un gag sur Pierre Verville, mais quand j'ai su que ça le blessait, je l'ai retiré. Ce que je dénonçais dans mon gag, c'était la manipulation des médias qui ont présenté Jérémy comme une victime. Il me semble qu'on a le droit de faire ce genre d'humour.»