Jusqu'à l'âge de 8 ans, Mehdi Bousaidan a roulé ses «r» comme le faisait la professeure d'origine péruvienne de la classe d'accueil qu'il a fréquentée à son arrivée à Montréal. «Je me suis retrouvé dans une classe où on apprenait à parler français avec plein d'autres immigrants de toutes origines confondues», se souvient le jeune humoriste. «Le fait d'être exposé à diverses cultures et langues a beaucoup teinté mon cheminement artistique. Ça m'a poussé à m'intéresser à tout ce qui se passe dans le monde», ajoute-t-il.

Débarqué d'une Algérie en pleine guerre civile avec ses parents alors qu'il avait 5 ans, Mehdi Bousaidan est le cadet d'une famille où l'humour tient une place de choix. «Mon père est la personne que je trouve la plus drôle au monde», lance-t-il.

Pour attirer l'attention, Mehdi multipliait grimaces et singeries pour faire rire ses proches, jusqu'à ce qu'il découvre l'improvisation.

«J'ai alors réalisé que je ne faisais pas juste rire ma famille. Ça m'a inspiré et j'ai continué au secondaire et en mime au collège Montmorency», se souvient-il.

Son amour pour cette discipline ne l'a jamais quitté. Il a d'ailleurs participé au Mondial d'improvisation 2013 en Belgique, ce qui lui a valu le titre de champion du monde avec son équipe du Québec.

Mais c'est en solo sur scène que Mehdi Bousaidan a décidé de faire carrière, bien qu'il ait choisi dans un premier temps d'étudier en histoire et en théologie à l'université. «J'essaie de partager mon amour pour ces deux disciplines à travers mon humour. J'aurais aussi aimé être enseignant.»

«Pour moi, enseigner, c'est aussi faire des prestations devant un public.»

«Au bout du compte, tu dois sortir de la classe ou de la salle en ayant appris quelque chose. C'est primordial pour moi quand j'écris un numéro», précise l'humoriste longtemps influencé par des humoristes français comme Les Inconnus, Pierre Desproges, Gad Elmaleh ou encore Dieudonné. «Maintenant, j'essaie de découvrir le stand-up britannique ou américain avec des artistes comme Louis C.K. ou Tom Pappas pour mieux perfectionner le mien. J'ai débuté en faisant surtout des sketchs à personnages, mais j'essaie maintenant de privilégier la simplicité», explique-t-il.

Boulot à temps plein

Mehdi Bousaidan a décidé en 2011 d'entrer à l'École nationale de l'humour où il allait trouver l'encadrement qui lui manquait pour se lancer véritablement dans le métier d'humoriste.

«Je manquais vraiment d'assiduité! Être humoriste, c'est plus qu'un boulot de 40 heures par semaine. L'École m'a poussé à me mettre devant mon ordinateur pour écrire toute la journée», se souvient-il. Le jeune humoriste a alors fait ses classes dans les bars et a commencé à animer des soirées à l'Abreuvoir. Un an tout juste après sa sortie de l'ENH, Mehdi Bousaidan s'est retrouvé en finale d'En route vers mon premier gala en 2014 et s'est mis à écrire pour la série lol: -).

Aujourd'hui, il est chroniqueur à l'émission de radio d'ICI Radio-Canada Première La soirée est (encore) jeune, et il est en vedette dans la série télé Med sur les ondes de VRAK.TV.

«Je me suis pointé aux auditions de Med à KOTV très préparé et je crois que ça les a séduits. Le personnage me ressemble un peu: il n'est pas très bon à l'école et est assez désorganisé. C'est pas mal moi adolescent! Disons que j'avais un problème avec le concept d'autorité à l'école!», s'amuse-t-il.

Mehdi Bousaidan présentera l'été prochain un spectacle d'une heure, tout comme il l'a fait l'an dernier dans le cadre du Zoofest. Un pas de plus vers le spectacle solo qu'il souhaite mettre sur pied au cours des prochaines années.

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Nom: Mehdi Bousaidan

Âge: 23 ans

Signe distinctif: «Beaucoup de cheveux»

Style d'humour: «Humour noir»