Son ex, sa grand-mère, sa coiffeuse. Olivier Martineau hait «tout le monde égal». C'est du moins la prémisse que l'humoriste a choisi d'exploiter dans son tout premier spectacle solo qu'il présentera sur la scène du Théâtre St-Denis 2 mercredi.

Il en a fait du chemin, Olivier Martineau, depuis sa première performance sur les planches du Lion d'Or en 2007 lors d'une soirée qu'il avait organisée lui-même sur un coup de tête. Un an de préparation pour 60 minutes de gloire qui lui ont donné envie de s'accomplir en tant qu'humoriste.

«Je suis un passionné. Si je découvre Sacha Guitry, je vais lire tout Sacha Guitry. J'ai envie de me faire un jardin? Je vais planter des arbres. Je ne fais rien à moitié, sauf la vaisselle», dit-il en riant.

C'est à l'âge de 5 ans, assis sur un siège de la Maison Théâtre de Laval, qu'Olivier Martineau tombe amoureux de la scène. «J'ai vu une pièce un peu dans le style commedia dell'arte et j'ai été profondément troublé. Au point que je n'ai pas voulu sortir de la salle et que j'ai demandé de revenir le lendemain. J'en ai rêvé pendant des mois! Je ne comprenais pas ce qui se passait devant moi. Depuis ce moment, j'ai essayé de reproduire tout ça», se rappelle l'humoriste au parcours peu commun.

Étudiant en histoire de l'art, Olivier Martineau peint, expose ses toiles et enchaîne les petits boulots avant de décrocher un poste d'enseignant d'art dramatique au secondaire.

«Il y a trois ans, je rénovais encore des cuisines. La nécessité a fait en sorte que je me suis beaucoup diversifié; c'est un métier pas toujours évident et dans lequel il faut avoir beaucoup de ressources pour ne pas crever de faim. J'ai toujours eu le désir de monter sur les planches», dit-il.

 «L'humour est ce qui stimule le plus ma créativité. J'y retrouve autant le désir scénique qu'apporte le théâtre que celui de la création spontanée et unique que je retrouvais dans la peinture», ajoute Olivier Martineau, qui, dans un premier temps, était attiré par le style cabaret, usant d'accessoires en tout genre sur  scène.

Des choses à dire

En 2010, à sa grande surprise, il remporte le concours En route vers mon premier gala, puis enchaîne les performances au Zoofest, au Grand Rire et dans les galas Juste pour rire.

«Depuis, il y a eu quelques catastrophes, mais je me suis défini par mes bons coups comme par les plus mauvais. Je suis en train de cristalliser un certain style et j'avais envie de présenter ce spectacle qui est aujourd'hui ce que je fais de mieux», précise-t-il.

Pour son premier spectacle solo, Olivier Martineau laisse tomber sa guitare et ses accessoires pour se concentrer sur tout ce qu'il a dire à son public.

«C'est un show plus proche du stand-up, mais avec de nombreuses parenthèses. J'ai compris que je n'avais plus besoin de sortir une poignée de confettis, mais simplement dire "confettis!", tout en gardant l'interaction que j'ai toujours eue avec les spectateurs», précise l'humoriste qui a pu compter sur le soutien de Benoit Chartier (Les enfants de la télé, Gala Artis, Et Dieu créa Laflaque) à la script-édition et de Joseph Saint-Gelais à la mise en scène (Louis-José Houde, Pierre Hébert, Laurent Paquin, Jean-François Mercier, Dominic Paquet).

Chaos organisé

Alors qu'il qualifie lui-même son style d'éclaté, Olivier Martineau passe sur scène en une fraction de seconde de la chaise de son dentiste à la cueillette de fraises dans un champ.

«Mais il y a toujours un lien. Le plus important pour moi est d'avoir un livre bien écrit, mais qu'on ne sente pas le "tournez la page". Ce spectacle n'a pas de chapitres», lance-t-il.

Pendant plus d'une heure et demie, Olivier Martineau se livre ainsi à une série d'observations sur l'ensemble de la société. «Je suis très dur envers tout et tout le monde, y compris moi. Ce show est un répertoire de la bêtise des gens! Je balaie large: je m'en prends autant à moi-même qu'aux relations interpersonnelles, dit-il. Disons que notre société est un magazine et que moi, je dessine au feutre noir des moustaches à tout le monde!», conclut-il avec un sourire en coin.

Au Théâtre St-Denis 2, le 18 février.