À chacun sa méthode pour s'endormir. Petit, Martin Vachon ne comptait pas les moutons: avant de se coucher, il écoutait en boucle dans son walkman les monologues d'Yvon Deschamps, qu'il apprenait ainsi par coeur.

«Je viens de Saint-Jean-sur-Richelieu et Jean-Marc Parent était aussi mon idole. Disons que j'ai flashé mes lumières pas à peu près!», lance l'humoriste qui a fait ses premiers pas sur scène en troisième secondaire en tant qu'imitateur.

«C'était devant 800 personnes. J'empruntais les blagues d'Yvon Deschamps, Pierre Légaré ou Jean-Michel Anctil. Ça a marché très fort et je me suis dit que c'était le plus beau moment de ma vie. J'étais un petit Marc Dupré qui feelait comme André-Philippe Gagnon!», se souvient-il.

Du théâtre à l'humour

À 17 ans, Martin Vachon est encore trop jeune pour entrer à l'École nationale de l'humour. Ne sachant trop vers quel domaine se diriger, il décide, en aidant un de ses amis à préparer son audition pour l'École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, de tenter sa chance lui aussi.

«Il avait choisi À toi, pour toujours, ta Marie-Lou. Je faisais le personnage de Léopold qui avait une cinquantaine d'années. Je n'avais même pas lu la pièce! On s'est donné à tour de rôle la réplique et j'ai passé les auditions. C'était tellement mauvais! Mais ils ont dû voir un quelconque potentiel», se rappelle Martin Vachon, un peu gêné.

Le jeune homme se passionne alors pour le théâtre, mais ne renonce pas pour autant à faire de l'humour, remportant même la finale de Cégeps en spectacle avec un numéro d'imitation.

Fin 2008, le voilà qui tombe dans le circuit des bars. «Un de mes amis a parti une soirée dans un pub de Montréal et j'ai voulu m'essayer à nouveau, avec un numéro d'imitation. J'ai reçu une ovation et la piqûre est revenue aussitôt. La semaine suivante, je suis revenu, mais avec un numéro de stand-up. Et là, ç'a été le coup de foudre! De toute manière, je n'avais pas la rigueur des imitateurs.»

«Je venais de comprendre que je pouvais faire rire, moi, Martin le grand niaiseux de la vie de tous les jours.»

Tout s'enchaîne alors très vite pour Martin Vachon qui excelle dans les auditions qu'il passe.

«Je me suis mis à animer la mythique soirée de Chez Maurice à Saint-Lazare, qui existe depuis 17 ans et qui a vu défiler les Louis-José Houde, Martin Matte, Dominic Paquet et Philippe Bond. Quand je vais là, j'ai l'impression de jouer pour le club-école du CH!», dit-il.

Le CH tatoué sur le coeur

Ce n'était qu'une question de temps avant que cet amateur de hockey trouve l'occasion de parler du Canadien de Montréal. Une passion dont il aurait pu faire une carrière? «Je ne sais freiner que d'un bord! On a une ligue d'humoristes qui joue tous les dimanches soir. On se donne! Par contre, je suis meilleur sur le banc à encourager les joueurs!», s'amuse Martin Vachon qui, même les soirs de spectacle, ne peut s'empêcher d'avoir l'oeil sur les résultats du Tricolore.

Bien qu'il soit maintenant humoriste à temps plein, Martin Vachon n'a pas pour autant dit adieu à la comédie. En plus de jouer dans des téléséries comme La galère, Mémoires vives ou Vrak la vie, il est monté sur les planches l'été dernier pour Ma première fois, une pièce signée Jasmin Roy. Ce double emploi crée-t-il parfois de la confusion des deux côtés de la barrière?

«J'ai fait mes devoirs comme humoriste mais également comme comédien. J'ai une formation en théâtre, mais aussi six ans de bars à mon actif, à me planter et à être parfois payé avec deux bières! Dans l'industrie, on m'a vu travailler fort. Je suis un hybride!», lance Martin Vachon qui rêve d'animer un jeu-questionnaire à la télévision et qu'on verra prochainement en première partie d'un grand nom de l'humour. À suivre...

Martin Vachon en bref

Âge: 30 ans

Signe distinctif : «A déjà réussi une partie parfaite aux petites quilles.»

Style d'humour : «Décrit la vie avec ses yeux de grand niaiseux.»