Le comédien controversé Dieudonné accusé d'antisémitisme a déposé un recours en référé devant le tribunal administratif de Nantes contre l'interdiction de son spectacle prévu au Zénith de cette ville jeudi, a annoncé mercredi à l'AFP l'un de ses avocats.

«Un mémoire de vingt pages a été transmis dans la soirée de mardi au tribunal, pour obtenir la suspension de l'arrêté» préfectoral pris mardi pour interdire le spectacle, a indiqué Me Jacques Verdier.

L'avocat a demandé que l'audience se tienne avant l'heure prévue du spectacle, «peut-être jeudi matin».

«Si je gagne, l'arrêté sera suspendu et le spectacle aura lieu», a indiqué l'avocat. Il a ajouté que si les juges donnaient raison à l'Etat, il déposerait un nouveau recours, cette fois devant le Conseil d'État «mais ce nouveau recours ne suspendrait pas l'interdiction».

Les maires de Bordeaux, Tours et Orléans ont également annoncé l'interdiction du spectacle du comédien plusieurs fois poursuivi pour ses propos antisémites, qui devait débuter jeudi à Nantes une tournée nationale.

À Nantes, plus de 5200 personnes ont d'or et déjà acheté une place pour jeudi et les ventes de billets n'ont pas été suspendues après l'arrêté préfectoral d'interdiction.

En revanche, l'association des fils et filles des déportés juifs de France animée par les chasseurs de nazis Serge et Beate Klarsfeld a annoncé mardi soir qu'elle annulait, après l'interdiction préfectorale, son appel à manifester mercredi contre la tenue du spectacle.

Les décisions d'interdiction sont intervenues après l'envoi lundi aux préfets d'une circulaire du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, préconisant au cas par cas l'interdiction du spectacle pour troubles à l'ordre public. Le président François Hollande a demandé aux préfets «d'être vigilants et inflexibles» dans l'application de la circulaire.

Les avocats de Dieudonné ont par ailleurs saisi la Cour de justice de la République, habilitée à juger les ministres dans l'exercice de leur fonction, estimant que Manuel Valls a tenu à son encontre des «accusations attentatoires à l'honneur et à la considération».