Pour parler de son premier spectacle solo, Adib Alkhalidey a donné rendez-vous aux médias chez Juliette et Chocolat. C'est donc autour d'une boisson chaude que l'humoriste et son metteur en scène, Martin Matte, ont parlé de la création de Je t'aime.

«Je t'aime est un pied de nez au cynisme», dit celui qui fait jouer la chanson Beau comme on s'aime de Yann Perreau dans son spectacle. Il donne entre autres l'exemple des conducteurs enragés qui traitent les autres chauffeurs de tous les noms et «font des doigts d'honneur». Il espère ne jamais devenir ce genre d'adulte. «Je ne veux pas que le cynisme dirige ma vie. Mais, comme tout le monde, c'est en moi. Ça pourrait surgir n'importe quand.»

Son metteur en scène, Martin Matte, parle d'emblée de la gentillesse du jeune humoriste: «Il a vraiment de belles valeurs. Au début de ma vingtaine, je n'avais pas cette maturité, ce genre de discours. J'aime beaucoup sa personnalité.»

L'humoriste vétéran, qui a plus de 20 ans derrière la cravate, ajoute d'ailleurs que la personnalité est un facteur déterminant dans le succès d'un comique. «C'est comme un roman, ce n'est pas tant les sujets que traite l'auteur qui nous intéresse que son point de vue, ses couleurs, sa technique. C'est ça avec Adib. C'est le genre de personne que j'ai le goût d'écouter pendant une heure trente», dit Martin Matte.

Aimer son prochain, aimer son travail

«Ça va partout: la violence, mes origines, le français, et aussi des sujets plus ludiques et niaiseux», dit Adib à propos des sujets abordés dans Je t'aime.

À l'adolescence, Adib Alkhalidey était un garçon blasé et désintéressé. Son entourage lui parlait de l'importance de trouver un emploi payant. «Mais personne ne me disait que je devais trouver ma fonction. Pourtant, c'est depuis que j'ai une raison d'exister, un projet de vie, que je suis heureux chaque matin. C'est l'humour et la scène qui m'apportent ça.»

C'est aussi de cette réflexion qu'il est question dans le premier spectacle solo de ce Québécois, dont la mère est marocaine et le père, irakien.

Pour mettre toutes les chances de son côté et démarrer sa tournée en beauté, le diplômé de l'École nationale de l'humour a décidé de suivre un régime sans sucre. Il se tient donc loin des pâtes, du pain, de la caféine, des friandises, et même des fruits. «J'ai beaucoup plus d'énergie et j'ai maigri. Je ne ferais pas ça tout le temps, mais pour la tournée, c'est bénéfique. Je fais aussi de la méditation.»

Avec ce nouveau régime de vie et des centaines d'heures de travail sur son spectacle solo, Adib n'espère plus qu'une chose du public: que l'amour soit réciproque.