Depuis son passage au Centre Bell en 2010, l'humoriste franco-marocain Gad Elmaleh a remis sa carrière en question pour l'orienter également vers le marché anglophone. Après une brève tournée aux États-Unis, c'est toutefois en français qu'il foulera les planches du Théâtre St-Denis jeudi, vendredi et samedi.

La Presse a joint Gad Elmaleh au téléphone à New York où il poursuit sa tournée américaine, notamment dans des comedy clubs où il présente ses monologues en français, en anglais et en «franglish»!

«Je fais New York, Washing-ton et des petites villes comme Burlington. Des petites salles, mais aussi le Comedy Cellar de New York, assez mythique quand même, où je fais 10 minutes comme tout gars inconnu qui déboule! C'est pas mal. Une remise en question tous les jours, ce n'est pas évident, mais mon passage à Just for Laughs, en juillet, m'a donné un gros «kick».»

La proximité montréalaise

Nul doute qu'il sera plus à l'aise à Montréal, jeudi, où il présentera un spectacle adapté à la métropole pour laquelle il a un attachement particulier, ayant vécu à l'ombre du mont Royal quatre ans durant sa jeunesse. Ses fans auront droit à des extraits de son nouveau spectacle, Sans tambour, actuellement en fin de rodage, dans un style de «pur stand-up».

«J'adore cette proximité, ce contact direct avec le public, comme je l'ai fait au Lion d'or la dernière fois, dit-il. Improviser, m'arrêter, avoir le micro à la main. Ce côté «stand-up» américain pas formel quoi.»

Gad Elmaleh a eu envie d'offrir un spectacle particulier à Montréal pour pouvoir parler de son aventure américaine. «J'y ai vécu des choses très très drôles, dit-il. Et puis les Québécois et les Canadiens adorent se foutre de la gueule des Américains! Donc, je vais parler de plein de choses qui ne sont pas dans Sans tambour

Des critiques «blessantes »

Ce spectacle Sans tambour a eu des critiques plutôt tièdes en février dernier, notamment dans le Journal de Montréal et dans Le Figaro qui avaient couvert le rodage. Gad Elmaleh reconnaît que son show «n'était pas au point» puisqu'en cours de création. Par contre, il dit avoir été blessé par les critiques qui ont insinué qu'il n'avait pas assez travaillé. «Ça, c'est plus dur à entendre quand tu ne fais que ça. J'écris, je bosse, je me prends la tête, je corrige, j'enlève. Je suis vraiment un artisan.»

> Gad Elmaleh au Théâtre St-Denis. Les 10, 11 et 12 octobre à 20 h.

Quelle Charte?

Gad Elmaleh n'était pas au courant du débat sur la Charte des valeurs québécoises quand La Presse l'a appelé. Il comptait parler religion dans son spectacle. Cela ne l'empêchera pas de le faire. «Je n'ai jamais parlé de religion et je vais dire des choses que j'aurais jamais osé écrire il y a quelques années, par exemple: Qui a décidé qu'on enlevait sa casquette à l'église? Qu'on enlevait ses chaussures à la mosquée? Et qu'on se couvrait la tête à la synagogue?»

Un show où il ose

Aujourd'hui, Gad Elmaleh n'a pas peur de dire ce qu'il pense et le public pourra le constater dans son spectacle. «On entend parfois l'expression ''le show de la maturité'', dit-il. Ça y ressemble peut-être un peu. Il y a un côté décomplexé sur certains thèmes, mais ça reste une description du quotidien, un côté sociologique qui me fascine énormément.»