Préparez-vous à une nouvelle vague bleue, élections ou pas. Le Blue Man Group touche la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, de vendredi à dimanche. Ça va gicler!

À vrai dire, le public peut s'attendre à en voir de toutes les couleurs à l'occasion du passage de la troupe de renommée internationale. Et plein la vue, au propre comme au figuré. La preuve, c'est qu'on prévient les spectateurs assis dans les deux premières rangées de fauteuils des risques d'éclaboussures. Le producteur fournit même des ponchos imperméables, au cas où.

Au fait, qu'est-ce que le Blue Man Group?

Difficile à dire. On peut commencer par rappeler qu'il met en vedette trois créatures chauves à la peau aussi bleue que celle d'un Schtroumpf. Ces êtres ne parlent pas. En revanche, ils jouent des percussions. Leurs instruments sont aussi insolites que leurs manières. Parmi ceux-ci, on remarque le drumbone, sorte de tambour à coulisse fabriqué à l'aide de tuyaux de PVC. Ah oui! Et ils aiment énormément jouer avec la peinture!

Installée en fond de scène sur une sorte de mezzanine plongée dans la lumière noire toute la soirée, une formation à sonorité rock vient ponctuer les numéros du trio. On trouve dans cet orchestre un sitar électrique et un Chapman Stick.

L'enchaînement des numéros conserve un rythme très soutenu, surprise après surprise, presque sans laisser au spectateur le temps de reprendre son souffle, dans un tourbillon multimédia rempli de lumière, de musique et de nouvelles technologies.

On pourrait parler d'une sorte de party expérimental et situer le résultat quelque part entre les Foubrac et Robert Lepage.

Forcément, depuis sa création par Phil Stanton, Chris Wink et Matt Goldman en 1988, le concept a connu différentes formes. Il n'a jamais cessé d'évoluer, précise Brian Tavener, l'un des trois humanoïdes au crâne bleu et chauve qu'on pourra voir à l'oeuvre.

«Le spectacle a changé pour mieux rester le même, dit celui qui fait partie du groupe depuis six ans. C'est un concept un peu dingue. Le Blue Man s'ajuste sans cesse à la culture qu'il visite. Il va faire de son mieux pour s'adapter aux nouvelles technologies et aux nouvelles habitudes de vie. Le spectacle est à l'image des nouvelles réalités et des nouvelles idées.»

D'où viennent les Blue Men? Certains prétendent qu'ils sortent d'un pot de peinture. D'autres qu'ils sont issus de l'explosion d'une étoile. «Savoir d'où nous venons est moins important que savoir où nous allons et pourquoi nous sommes là, dit Tavener. Nous venons de là où votre imagination a le pouvoir de se rendre.»

Pourquoi bleu?

Pourquoi les appelle-t-on les Blue Men? Parce que, comme leur nom l'indique, ces personnages ont la peau bleue. Mais pourquoi ont-ils la peau bleue? Et pourquoi sont-ils chauves? Et pourquoi ne parlent-ils pas?

«Ce sont de grandes questions, reconnaît Brian Tavener. Il existe différentes explications. Je suis porté à croire que le crâne chauve du personnage, au départ, fait partie de la communication non verbale. Il représente notre innocence. Cela rappelle aux gens que nous avons tous un jour été des bébés, totalement dépendants de nos parents, mais profondément curieux, regardant le monde avec des yeux neufs.

«Quant au bleu, je suis porté à croire que c'est tout simplement mieux que toutes les autres couleurs. Le jaune est trop vif, le rouge est associé aux démons, le vert aux extraterrestres. Le violet ou le rose ne vont pas non plus. Le bleu a quelque chose d'universel, peut-être parce que c'est la couleur de la terre. Ça nous rappelle le monde où l'on vit.»

Le spectacle qui sillonne l'Amérique du Nord depuis un peu plus d'un mois est différent de celui qu'on a pu voir au Québec en 2008 à l'occasion de la tournée How to Be a Magastar 2.1. Il est unique en ce sens qu'il a été conçu de manière à conserver la nature très intime du concept original.