De passage à Montréal mardi soir pour présenter Tout sur Jamel, son nouveau spectacle, au Théâtre St-Denis, Jamel Debbouze avait fait appel à son grand ami Rachid Badouri pour assurer sa première partie. Les deux humoristes partageront de nouveau la même scène en juin prochain dans le cadre du Marrakech du rire et seront rejoints pour la toute première fois par Anthony Kavanagh. Discussion en coulisse avec Rachid et Jamel tout juste avant leur entrée sur scène.

Leur complicité est palpable. Rachid et Jamel partagent plus que leur goût pour la scène.

«Rachid, c'est la famille! On s'est retrouvés à Marrakech l'an dernier et c'était génial: il a fait un malheur. On n'a pas eu d'autre choix que de le reprogrammer cette année», lance d'entrée de jeu Jamel Debbouze. En plus de participer au gala du Marrakech du rire, Rachid Badouri sera ainsi cette année en spectacle sur la grande scène extérieure du Palais El Badi pour présenter Arrête ton cinéma.

Il y a deux ans, Jamel découvre Rachid alors qu'il est en spectacle au Temple de Paris.

«La propriétaire de la salle est venue me voir avant que je monte sur scène pour me dire que la famille Debbouze était dans la salle. Elle me fait souvent des blagues alors je ne l'ai pas crue», explique Rachid. «Tu nous as sonnés! interrompt Jamel. Avant que mes neveux le voient sur scène, j'étais leur comique préféré de la famille. Maintenant, ils préfèrent Rachid! Les gamins sont un baromètre extraordinaire. Ça ne ment pas un enfant, si ça ne lui plaît pas, il se barre. Il a vraiment marqué les esprits en France et ça ne m'étonne pas que le public marocain ait demandé à le revoir sur scène», renchérit-il.

Une complicité qui s'est poursuivie au Maroc l'été dernier, alors que Rachid Badouri était en deuil de sa mère et qu'il faisait sa première apparition au Marrakech du rire.

«Ma rencontre avec la mère de Jamel m'a beaucoup marqué. Je venais de perdre ma mère. On était au déjeuner et on s'est tous les deux mis à pleurer. Quand je l'ai vue, c'est comme si elle m'avait transmis tout le courage dont j'avais besoin. J'arrive au Maroc et tout ce à quoi je pense, c'est ma mère. Elle rêvait de voir Marrakech: j'aurais pu lui annoncer n'importe quoi, même que j'avais remporté un Oscar, mais elle m'aurait répondu: ''Mais Marrakech, c'est quand?'' Le Maroc, le retour aux sources est ce qui compte le plus», confie Rachid.

Badouri rechargé en rodage

Le 15 octobre prochain au Théâtre St-Denis, Rachid sera de retour sur scène pour la première montréalaise de Badouri rechargé, son nouveau spectacle mis en scène par son complice Guy Lévesque.

«J'ai deux solides parties de 45 minutes! On en est à notre quatrième prérodage. Cette année, je m'y suis pris de bonne heure: mon vrai rodage commencera à Baie-du-Febvre fin mai. J'avais plus de temps libre, alors j'ai commencé à faire un petit rodage seul avec mon père. Puis, quand j'ai senti que je tenais quelque chose que je pourrais montrer au public, j'ai été dans un petit centre communautaire où les gens ont payé 10$, que je redonnais ensuite à une cause. On avait demandé à 60 personnes de venir, mais 350 se sont pointées!», explique Rachid Badouri, qui a travaillé pour la première fois avec Mikaël Archambault, qui a également collaboré aux nouveaux spectacles de Billy Tellier et d'Anthony Kavanagh. «J'ai trouvé mon âme soeur d'écriture. Il nous arrive d'avoir la même joke!», lance Badouri.

De retour au cinéma?

Rachid Badouri vient tout juste de passer une audition pour Rosewater, un drame politique américain écrit par Jon Stewart (animateur de The Daily Show). Il s'agit de l'adaptation du livre du journaliste canado-iranien de la BBC Mazir Bahari Then They Came for Me: A Family's Story of Love, Captivity and Survival. M. Bahari a été emprisonné quatre mois dans une prison iranienne en plein conflit entre le président sortant Mahmoud Ahmadinejad et Mir Hossein Moussavi lors des dernières élections. «J'ai auditionné pour le rôle du leader du camp de Moussavi. J'ai coupé un bandeau vert que j'ai mis sur ma tête, ma femme m'a filmé et j'ai envoyé le montage à mon agence en France qui a adoré, mais on verra bien!» conclut Rachid.