Après avoir visité le Canada, les États-Unis et même le Mexique, le spectacle Odysséo de Cavalia termine une série de représentations à Los Angeles, dernière ville de sa tournée avant son retour à Laval, le mois prochain.

Posé à Burbank, au nord de Hollywood, le grand chapiteau blanc, le plus grand du monde, attire des spectateurs à bon rythme depuis février.

«On fait actuellement huit semaines à L.A., explique le fondateur et directeur artistique de Cavalia, Normand Latourelle. C'est très bon.»

Après la représentation de samedi, Normand Latourelle nous a fait visiter les coulisses et les écuries d'Odysséo, où il a fait le point sur la tournée qui s'achève.

Lancé à Laval en octobre 2011, le spectacle qui comprend 67 chevaux et 45 artistes est sur la route un an et demi. Après 350 représentations en Amérique du Nord, le spectacle a évolué, dit-il.

«C'est la beauté des spectacles en direct. On peut les modifier. Quand un film est fini, le réalisateur ne peut plus rien changer. Nous, on peut jouer avec de nouvelles idées, ou encore on resserre là où il y avait une longueur. On travaille avec un spectacle qui est vivant.»

Critiques élogieuses

Jusqu'ici, les critiques ont été élogieuses et les commentaires du public, extrêmement positifs. À L.A., le spectacle attire aussi des acteurs et autres célébrités. Durant la représentation de samedi, Ben Affleck et Jennifer Garner étaient dans les gradins avec leurs enfants, et ils ont félicité M. Latourelle après la représentation. Betty White était assise avec son garde du corps dans la première rangée.

Dans les coulisses, M. Latourelle montre la structure qui supporte les équipements scéniques d'Odysséo, et qui peut soutenir jusqu'à 80 tonnes. Le carrousel utilisé dans le spectacle fait à lui seul 18 tonnes. Ces équipements sont difficiles à transporter, et bon nombre de productions choisissent souvent d'employer des équipements plus modestes.

«On ne veut pas faire de compromis parce que le spectacle se déplace sur la route, dit M. Latourelle. On prend ce qui se fait de mieux à Las Vegas, et on l'amène en tournée. On met 120 camions sur la route. On ne le dit pas souvent, mais on veut faire le meilleur show du monde.»

Depuis un an et demi, le spectacle fonctionne bien dans les villes américaines. Le pays se remet de la crise économique, et le public est au rendez-vous.

Malgré tout, Normand Latourelle note que faire de l'argent n'a jamais été la raison d'être du projet: si ça l'avait été, il aurait jeté l'éponge il y a longtemps.

«Nous brassons des sommes d'argent plus grosses que jamais, mais à la fin, il n'en reste pas beaucoup, dit-il en riant. Les banquiers n'en reviennent pas. C'est une folie, ce qu'on fait. C'est pour l'amour du spectacle, l'amour des chevaux.»

Retour au Québec

L'équipe commence à avoir hâte de rentrer au Québec, dit-il. «Entre 30 et 40% de nos artistes viennent du Québec, et 90% du personnel de soutien est québécois.»

Le spectacle à L.A. prendra fin le 21 avril. Les 67 chevaux seront transportés par camions jusque dans une ferme, au Kentucky, où il pourront gambader à leur gré de 10 à 12 jours.

La ferme en question a déjà reçu les chevaux de Cavalia dans le passé. «C'est un endroit superbe. Nous y allons, car c'est déjà le printemps là-bas, et les chevaux pourront brouter du gazon à leur guise.»

Quand on demande à Normand Latourelle s'il compte prendre des vacances, il a déjà sa réponse. «Des vacances, je ne connais pas ça. J'aime mon travail, alors pour moi, ce n'est pas du travail. Ça n'arrête jamais.»