L'humoriste Olivier Martineau a remporté, ce dimanche soir à Val d'Or, le premier prix et le prix du public de la 10e édition du Concours de la relève de l'humour de l'Abitibi-Témiscamingue.

«Je suis très heureux d'avoir remporté ces deux prix, a dit Olivier Martineau à La Presse lors d'un entretien télèphonique. Ça fait plaisir après mon passage à Lourdes, la semaine dernière, et juste avant mes shows au Zoofest!»

Début juillet, l'humoriste était en effet en France pour le 1er Festival de l'humour franco-québécois de Lourdes. Ce mois-ci, il est présent dans quatre shows de Zoofest et Juste pour rire.

Après son spectacle Martineau de quoi tu parles?, l'an dernier, il présente son 4e one-man show, Du coq à l'âne, dès lundi soir dans le Hall de l'Église au toit rouge (l'église St-Jean l'Évangéliste), dans le centre-ville de Montréal. Il explique à quoi on peut s'attendre:

«Je fais du n'importe quoi mais pas n'importe comment! répond-il. Par rapport à l'an dernier, mon personnage s'est cristallisé. Mon style s'est modulé. J'ai vieilli le propos et la façon de jouer. Si je ne jouais avant que du big band ou du New Orleans à fond la caisse, cette année c'est un peu plus free jazz! Et je n'ai plus la valise d'objets. L'objet ne vient plus qu'illustrer un propos et ma guitare est plus présente, comme pour un duo.»

Dans son spectacle, il aura des chansons humoristiques, des surprises, des comédiens et des interventions dans la salle. «Ça va déborder d'une seule heure de spectacle. Ce sera très spécial!»

Nez d'or Révélation 2012 du festival Grand rire de Québec, Olivier Martineau animera aussi 13 fois (du 10 au 28 juillet, de 17h30 à 18h30) un cabaret intitulé Best of Zoofest, toujours dans le Hall de l'Église au toit rouge (l'église St-Jean l'Évangéliste).

Des artistes viendront y présenter un extrait de leur spectacle qu'ils donnent durant le Zoofest.

«Ce sera un spectacle en soi, dit-il. Quelqu'un qui ne verrait que ça tous les jours aurait bien du plaisir car ce ne sera jamais les mêmes six à huit artistes.»

Durant le festival Juste pour rire, Olivier Martineau fera aussi un numéro au gala de Mike Ward le 18 juillet. «J'adore Mike, dit-il. On va faire une intervention ensemble sur le thème de la variété, une mise en scène intéressante.»

Enfin, le 28 juillet, il sera le maître de cérémonie d'Humour Mania, un match de lutte entre humoristes et vrais lutteurs, une mise en scène de Martin Vachon, Richardson Zéphir et Frank Grenier présentée dans le cadre de Zoofest.

Sera-t-il en arbitre, en tuxedo ou dans son personnage de Mme Pichette en faisant des commentaires déplacés? Surprise!

Âgé de 30 ans, diplômé en histoire de l'art, tour à tour professeur, intervenant auprès des autistes et barman, il a eu bien des occupations dans sa vie. Il a toujours aimé lire, faire du théâtre et... se rendre dans un club de poésie de Montréal avec son chum Marc-André Charron, alors qu'ils n'avaient que 17 ans.

Quand on lui demande d'où provient son virage en humour, il répond: «J'en ai aucune idée! En fait, quand j'étais petit, j'avais vu les Bleu poudre à la télé et ils étaient venus à mon école. J'avais fait une apparition avec eux à la télé, j'avais alors dit à ma mère que je voudrais faire ça humoriste. Après, le temps a passé. Mais je disais à Jacques Chevalier récemment, que ça a sûrement déclenché quelque chose.»

Son premier show, Martineau se dévoile, il l'avait présenté au Lion d'or en 2007. «J'avais vendu moi-même les 300 billets!» Mais cinq ans plus tard, le fait de jouer toujours dans des petites salles, est-ce que ça le frustre?

«Pour moi, le fait de jouer dans une grande salle n'est pas un marqueur de développement significatif. Le style que je fais se prête plus aux petites salles. C'est sûr qu'il va falloir que je fasse les grandes, sauf que pour moi, avoir mon nom sur la marquise du St-Denis ou de la place des Arts n'est pas une fin en soi. L'important est de développer un produit de qualité et un fan base. Je trouve qu'il y a beaucoup trop de shows qui sortent trop vite et des placements qui ne sont pas bien faits. Mon objectif n'est pas d'être riche ou de devenir vedette mais de devenir artiste. Humoriste c'est un métier qui conjugue la patience au talent. Il fait juste trouver l'équilibre mais il est souvent mis en péril par les carences financières.»

Produisant lui-même ses spectacles, Olivier Martineau dit travailler «à l'ancienne». Avec une telle philosophie, il parvient, année après année, à imposer son style unique d'animateur désorganisé et irrévérent.

Quoi qu'il arrive, écrire est sa pleine nature. Il est d'ailleurs déjà en écriture pour l'an prochain. Son show s'appellera Jokes de Mononc', des jeux de mots, des chansons grivoises et des blagues salaces.

«Il y aura une mise en scène incroyable », dit-il, avant d'ajouter qu'il travaille aussi sur un projet de comédie de science-fiction, Police de caractère, avec deux comédiens. « C'est du théâtre, je m'en retourne à mes premières amours, dit-il. Deux enquêteurs qui retournent dans le passé pour empêcher l'assassinat de Gutenberg! »

Olivier Martineau

Du coq à l'âne, 11 soirs à 22h15, du 9 au 27 juillet, dans le Hall de l'Église au toit rouge

Best of Zoofest, 13 fois à 17h30 du 10 au 28 juillet, au même endroit

Humour Mania, le 28 juillet à 20h30