Mecque des humoristes anglophones à Montréal, le cabaret Comedy Works présentait dimanche soir Franglos Comedy Works, un spectacle en anglais d'humoristes francophones qui ont passé le test avec brio.

Sugar Sammy et André-Philippe Gagnon font rire dans les deux langues depuis belle lurette. Mais des humoristes de la relève s'y essayent aussi, comme Eddy King par exemple. Dimanche, six humoristes francophones ont présenté un spectacle en anglais très bien reçu par le public averti du Comedy Works.

La soirée était animée par un Dave Gaudet très à l'aise sur scène. Il a réussi à créer une bonne ambiance pendant toute la soirée et il a été drôle et touchant quand il a relaté un événement personnel qui date d'il y a dix ans: à 18 ans, il avait volé une auto alors qu'il était sous l'emprise de la drogue. Très drôle et bien raconté.

Patrick Bélanger est ensuite monté sur scène pour avertir le public qu'il n'était pas très bilingue! Il a donc fait un numéro non verbal, spectaculaire mais pas toujours clair sauf quand il a imité un dinosaure à la perfection.

Annie Deschamps a pris le relais sous les regards attendris d'Yvon et de Judi (qui ont pas mal ri durant la soirée). Leur fille a parlé de ses origines (« coming from lower lower Westmount : Verdun! »), de sa famille et de ses jeunes enfants qui découvrent leurs corps. Bien fait.

Encore étudiant à l'École nationale de l'humour, François Tousignant, « coiffé comme une lesbienne », a ensuite été excellent, avec un humour bien construit qui passait bien en anglais.

Puis, Jean-Thomas Jobin a prouvé que son univers absurde est pas mal prisé dans la langue de Cohen. La salle était pliée en deux quand il a divagué autour de l'achat d'une paire de chaussures et quand il a parlé de ses « concave nipples » (mamelons concaves) !

Le spectacle s'est achevé par un long monologue de Derek Seguin, un humoriste qui se produit beaucoup plus en anglais qu'en français et ce, partout au Canada.

Au parler cru, Derek Seguin mêle à l'anglais une panoplie de sacres québécois. Avec sa bière à portée de la main, il a bien fait rire les gens en parlant de son fils, un « circle boy » de 135 livres, ou en évoquant son voyage à Cuba où les jeunes ont des « tattoos on the mollets »...