Présentée ce mercredi soir au Gesù, à Montréal, la première médiatique du premier one man show de l'humoriste Pierre Hébert a montré qu'il a un réel potentiel comique et un vrai sens du punch.

Il débute son spectacle en nous expliquant combien il est tata dans la vie, quand il offre un film porno à sa grand-mère de 80 ans ou quand il fait des tours, par exemple en faisant croire à une dame qu'elle a gagné 500 $ chez IGA, ou en se moquant de sa propre mère avec la complicité de son frère.

La mère de l'humoriste est d'ailleurs le sujet d'autres railleries. «Elle est grosse. Elle n'a pas un cul: elle a un rack à verres! Elle peut poser son verre sur son cul!»

Il se moque des soupers de filles, de leur côté médisant, de leurs manies. Le public féminin a bien apprécié. Faut croire qu'il y avait du vrai!

En deuxième partie, ça commence hard avec son personnage de Renaud au discours vulgaire. Impossible à raconter ici. C'est drôle mais moins percutant et efficace que dans la bouche d'un Mike Ward.

Ses débuts en ski est un des numéros le mieux écrit et le mieux raconté. Dans un autre registre, l'expérience de sa blonde aux soins intensifs est à la fois prenant et amusant.

L'humoriste sherbrookois se déplace avec parcimonie et déroule son texte avec facilité. Bon communicateur, bon comédien (Vrak la vie y est pour quelque chose), son monologue est plaisant, passant avec aisance d'un sujet à l'autre sans qu'on s'en rende compte.

Son propos est anecdotique mais il parvient à distiller quelques messages sur l'enfant-roi québécois, l'alcool au volant ou l'effet des drogues.

Découverte du gala Les Olivier 2010 et Révélation de Juste pour rire 2008, Pierre Hébert est charmant et habile sur scène. On ne rit pas à gorge déployée mais il a du talent. Les pets du terroir, les pets de nounes, les pets ici, les pets là, par contre, ça fait beaucoup et ça finit par sentir pas bon.

Mais la fin du spectacle est le clou de la soirée. Il devient soudain grave quand il raconte que ses parents sont morts sur la route de Mont-Tremblant il y a huit mois, alors qu'il écrivait ce spectacle. Moment très touchant. Pas un bruit dans la salle. Et soudain, il lâche le morceau à la stupéfaction générale. Je ne vous en dit pas plus. C'est bien fait. Tellement qu'il aura du mal à retenir des larmes quelques instants plus tard. Tata oui, drôle oui mais aussi sensible et jamais vraiment méchant. Un bon gars Pierre Hébert.

La mise en scène de Joseph Saint-Gelais est plutôt minimaliste: les toasters aux allures de chaufferettes placés sur la scène faisaient-ils partie du décor ou c'était pour réchauffer la salle? Parce que ce n'était pas vraiment nécessaire.

Des billets pour des supplémentaires de ce spectacle, les 9 et 10 mars, seront mis en vente vendredi à midi à la billetterie du Gesù.