Les attentes étaient grandes pour Boom Town, le nouveau spectacle du cirque américain Mechanics, surtout après le succès de Birdhouse Factory il y a deux ans. Mais les mines étaient basses à l'issue de la première montréalaise, mercredi, à la Tohu.

La Cité des arts du cirque a l'habitude de présenter des spectacles haletants, mais Boom Town, créé et mis en scène par Chris Lashua, ne peut être classé dans cette catégorie. On comprend mieux pourquoi l'ex-artiste du Cirque du Soleil était «anxieux» avant d'arriver à Montréal...

Zachary, 11 ans, accompagnait La Presse. C'était la première fois qu'il voyait un spectacle de cirque. Il a aimé, a été surpris. Il a apprécié la trapéziste et les acrobates sur les poteaux télégraphistes. Tant mieux, mais c'est le spectacle le plus anémique que j'ai vu à Montréal en 2010.

L'histoire où se mêlent western et découverte d'une mine d'or débute plutôt lentement. Un prospecteur malhabile trouve une pépite d'or. C'est la ruée des géologues et opportunistes de toutes sortes dans ce village représenté par les affleurements rocheux de la mine et les portes de deux saloons tenus par Wes et Tex, en grande concurrence devant une telle affluence de rêveurs buveurs de bière.

Mais après quelques pirouettes de base et quelques pas de danse, on commence (déjà) à trouver le temps long... sauf Zachary, bouche bée. Après un bref exercice de mât chinois par Timber Brown, deux artistes grimpent sur un chandelier. Ça met un peu de piquant, mais il n'y a pas grand-chose de périlleux.

Clown, Elena Day fait ensuite un numéro d'ombres chinoises. Déjà vu. Viennent ensuite des acrobaties avec des poteaux qui se balancent grâce à des câbles. Timber Brown et Andre Nurse sont les plus à l'aise à ce jeu-là. Le gréement est une bonne idée et il permet d'exécuter des exercices de force intéressants. On se plaît à imaginer combien l'exercice serait fascinant avec le spécialiste des sangles Hugo Ouellette-Côté ou Fletcher Sanchez, Monsieur Mât chinois.

Après du jonglage avec un piolet (bof!), la moitié de la troupe saute ensuite dans tous les sens sur des trampolines déguisés en chariots de mine. C'est dynamique mais on se demande si le numéro est au point quand certains arrivent de justesse sur le matelas.

L'exercice d'équilibre sur des cylindres fait ensuite rire la foule. Le spectacle s'achève avec une sorte de grue qui déplace une trapéziste au-dessus de la scène. Kerren McKeeman réalise une honnête performance. Sans atteindre la qualité d'une Marion Verd, d'une Natalia Fandiño ou d'Alma Buholzer, elle ne manque pas de grâce ni de force.

Bon enfant, le public s'est levé à la fin du spectacle et a applaudi la troupe, qui possède des atouts. Mais le niveau du spectacle est décevant. Pour les enfants qui n'ont jamais vu un show du Cirque du Soleil, d'Éloize, des 7 doigts de la main, ou des Parfaits inconnus, cela capte tout de même l'attention et cela permet aux adultes de penser à autre chose...

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Boom Town, par le Cirque Mechanics, à la Tohu jusqu'au 2 janvier.