Le public montréalais les a découverts il y a deux ans avec Birdhouse Factory: les acrobates de la troupe américaine Cirque Mechanics sont de retour pour la période des Fêtes avec un nouveau spectacle familial, Boom Town, qui recrée l'univers de la ruée vers l'or au XIXe siècle et ce, dans une ambiance western.

Si le directeur artistique de Cirque Mechanics, Chris Lashua, a bien aimé son passage à Montréal en 2008, cette fois, l'ex-artiste du Cirque du Soleil (Fascination, Quidam) est un peu plus anxieux. «On a tourné pendant trois ans avec Birdhouse Factory, mais Boom Town est un tout nouveau spectacle», dit-il en entretien téléphonique. Boom Town a été présenté une première fois le 1er octobre à Tacoma, dans l'État de Washington.

Comme pour Birdhouse Factory, Lashua a fait appel à des acrobates qui aiment, comme lui, se frotter à des équipements inhabituels afin d'explorer des sentiers inconnus de l'art du cirque. C'est d'ailleurs un peu l'image de marque de ce cirque basé à Las Vegas: oser et innover. «Mon père et ma mère m'ont appris que tout est possible», dit le Bostonien de 42 ans.

Cirque Mechanics combine les disciplines traditionnelles du cirque avec des éléments «mécaniques» de la vie ordinaire ou industrielle dans le but d'offrir sur scène un spectacle autant théâtral qu'ancré dans la vraie vie. Lui-même acrobate cycliste et spécialiste de la roue allemande, Chris Lashua aime créer des équipements hybrides, comme son «trolley», sorte de chariot fait d'une roue allemande et de roues de vélo, qu'il a bricolé quand il travaillait avec le Cirque du Soleil et qui avait été intégré à Birdhouse Factory.

Ruée vers l'or

Dans Boom Town, des câbles, une grue et un trampoline roulant sont quelques-unes de ces machines qui recréent l'ambiance d'un village minier aux alentours de 1860. L'action se déroule à Rosebud, près de la frontière canadienne. Deux tenanciers de saloon se battent pour bénéficier de la frénésie commerciale qui s'est emparée de la petite ville depuis que des prospecteurs arrivent de partout dans l'espoir de trouver la pépite de leur rêve. On est en pleine ruée vers l'or. Se greffent, bien sûr, à cette trame générale des histoires parallèles.

«On a choisi cette époque à cause de son côté romantique et aventureux, compte tenu du danger que cette activité minière représentait et qu'on peut illustrer de façon efficace avec le cirque, dit Chris Lashua. Le spectacle a été créé pour plaire à toutes sortes de spectateurs, petits et grands, pour les gens qui ne connaissent pas le cirque comme pour ceux qui l'adorent. Il y a beaucoup d'énergie sur scène, de la danse, de la comédie et bien sûr des acrobaties.»

Les artistes réalisent dans Boom Town des mouvements qui instaurent un dialogue entre l'homme et la machine, comme pour Birdhouse Factory. «Nous essayons de trouver une esthétique différente de celle du Cirque du Soleil, d'où la poursuite de l'aspect mécanique du show», dit-il.

Les artistes de Boom Town, qui viennent du Cirque de Moscou, du Cirque du Soleil et du Pickle Family Circus, grimpent, sautent, se balancent, dansent et même volent dans les airs. Une trapéziste se déplace sur la scène avec un trapèze rendu mobile grâce à une grue. Un artiste fait de l'équilibre sur des petits tonneaux. D'autres rivalisent d'agilité sur des poteaux mobiles soutenus par des câbles. Le tout dans une ambiance western.

Metteur en scène de Boom Town, Chris Lashua est assisté, pour la chorégraphie, d'Aloysia Gavre, ex-virtuose aérienne du Cirque du Soleil, de Steven Ragatz, pour l'écriture du spectacle, et de Michael Picton, pour la composition sonore.

Chris Lashua dit beaucoup apprécier la Tohu pour ce genre de spectacle car les équipements requièrent beaucoup d'espace. «Nous devrons être beaucoup plus flexibles quand nous jouerons au New Victory Theater de Broadway, à New York», dit-il.

Boom Town, par le Cirque Mechanics, à la Tohu du 15 décembre 2010 au 2 janvier 2011. Les spectateurs pourront rencontrer les artistes de la troupe Cirque Mechanics, après la représentation du 16 décembre.