Lumières rouges et blanches, marquise de style Broadway au plafond, le décor du spectacle Paquet voit le jour, de Dominic Paquet, était vraiment à propos, jeudi soir au Théâtre Saint-Denis: l'humoriste a brillé lors de sa première montréalaise.

Sans aucune fébrilité, Dominic Paquet a débuté son deuxième one man show en énumérant et en imitant les différentes façons de rire. Le rire gras, le rire snob, le rire bipolaire, le rire du fumeur, etc, prévenant le public que tous les rires seraient acceptés «ce soir». Entame réussie et efficace pour mettre le public à l'aise.

Les grandes forces de Dominic Paquet sont les faces qu'il arrive à faire avec son visage et son long catalogue de bruits de bouche avec un son pour chaque situation. On sent l'apport précieux de Michel Courtemanche (metteur en scène) et c'est tant mieux car l'humoriste a pris de la substance... dans la présentation et c'est souvent ce qui provoque le plus le rire.

Paquet semble capable de singer n'importe qui, n'importe quoi. Son numéro sur le jeune qui dit tout le temps «Ça m'dérange pâ», quoi qu'il lui arrive, alors que tout son visage dit le contraire, est assez réussi.

Le début du spectacle est consacré à sa jeunesse, à son passage au secondaire, puis il passe au bat le langage des gars de la construction et parle de ses expériences héroïques à visser des «plaques de switch».

La partie du show sur la consommation et les entreprises qui prennent les clients pour des nonos est assez drôle. Il a par exemple bien faire rire la salle avec son histoire de bouteilles de Coors Light qui indiquent si la bière est frette ou pas, se moquant des «gars qui se sont réunis un jour» pour prendre cette initiative. Costco et Ikea en prennent aussi pour leur rhûme.

Puis, Dominic Paquet mime le gars qui danse au Lounge club pour draguer une fille et l'amener chez lui. La scène du théâtre se transforme en Lounge club, avec lumières et décorations d'un dancing. Et Dominic Paquet d'imiter le gars qui danse et qui n'est pas vraiment doué...

Puis, il reçoit la fille chez elle pour lui montrer son Slap Chop.

Retransformation de l'atmosphère. Assez bien fait. Mais le texte ne suit pas toujours. Comme ça arrive parfois dans ce cas, c'est le rire hyper aigu d'une fille dans le public qui sauve la situation!

Dans la deuxième partie, il évoque les animaux qui pourraient en vouloir à Dieu de les avoir créés ainsi, comme l'abeille, par exemple, qui se plaint d'avoir un système de défense qui la tue si elle l'utilise.

Dans cette partie du show, l'humoriste François Massicotte, assis à ma gauche, était mort de rire.

L'humoriste se plaint ensuite du nombre d'émissions de décoration qui passent à la télévision et se moquent des femmes-actrices qui deviennent hystériques quand elles découvrent le nouveau décor de leur maison.

De plus en plus à l'aise et de plus en plus drôle, Dominic Paquet a fini son show en chantant comme un Italien, avec pas mal de coffre, merci.

«Sacrez votre camp!», a-t-il lancé avant d'ajouter «ce n'était pas fait méchamment». Rideau.

Très applaudi. Mission réussie pour Dominic Paquet qui voit le jour effectivement dans un créneau bien à lui, plutôt vide depuis que Michel Courtemanche est passé derrière le rideau. Il peut lui dire merci, comme à Pierre Fiola, le script-éditeur, qui a rendu la grimace efficace.

Paquet voit le jour par Dominic Paquet Théâtre Saint-Denis 2 jusqu'au 23 octobre, 20h.