En 2007, pour son deuxième one man show, Patrick Groulx avait choisi en supplément de son show de finir en musique avec son groupe country-folk-rock festif Les Bas blancs. Cette fois-ci, il revient sur scène avec Job: humoriste, un spectacle sans artifices qui aborde les aléas de ce métier qu'il embrasse depuis 17 ans et aussi de son bonheur de vivre.

Quand La Presse a rencontré Patrick Groulx, il avait déjà plusieurs entrevues dans le corps. «Pas facile de répéter toujours la même chose?» «Mais non, c'est correct! répond-il avec son habituelle énergie. Pis je ne réponds pas toujours la même chose. Je m'adapte au média!»

Patrick Groulx a 17 ans d'expérience en humour et toujours le même plaisir à faire ce métier. Mais il le considère d'un autre oeil depuis qu'il anime l'émission Jobs de bras, sur les ondes de Z Télé.

«Jobs de bras, c'est un cadeau de la vie, dit-il. Avec cette émission, j'ai appris plein de choses et découvert plein de métiers. J'ai rencontré des gens passionnés par ce qu'ils font. Du coup, à 36 ans, je me suis aperçu que j'avais tenu pour acquis que mon métier était de faire rire les gens. Mais en fait, mon métier, c'est plein de choses, des entrevues, des textes à apprendre, les tournées, les hôtels, etc. Je trouvais ça drôle de raconter ça et de me rendre compte combien on est chanceux.»

Il a voulu monter un spectacle différent du précédent, dans lequel il faisait deux heures d'humour suivies de plus d'une heure de musique avec ses Bas blancs. «J'ai voulu essayer autre chose, revenir à la base avec un show pur. Enfin, on s'entend: il y a quand même quelques grossièretés! Mais il n'y a ni costumes, ni décors, ni accessoires. Le défi était de faire quelque chose avec rien.»

Il a donc pris la plume et écrit des blagues ayant pour sujets l'environnement, l'emprise de la technologie sur nos vies et aussi... le bonheur. «En faisant Jobs de bras, je me suis rendu compte que c'est dingue comme on peut envier le métier des autres, la vie des autres. Comment on veut souvent ce qu'on n'a pas alors qu'on devrait apprécier ce qu'on a. C'est donc un show sur le bonheur et sur les éternels insatisfaits. Être satisfait à 100%, je pense que c'est pas possible.»

Dans son spectacle, «plus personnel» que les précédents, il prend position et expose sa façon de voir le métier et le vedettariat. Il a aussi une pointe envers les «ostie d'Français», une blague consécutive à une expérience douloureuse vécue avec sa conjointe lorsqu'ils se sont trouvés dans le même hôtel qu'une soixantaine de franchouillards pénibles et... caricaturaux.

«Pour moi, les Français et les ostie d'Français, c'est pas pareil. D'ailleurs, cette blague a beaucoup fait rire des touristes français à Tadoussac.»

Pour donner du punch à ses blagues et structurer ses textes le mieux possible, il s'est entouré de François Avard («ce n'est pas un mythe, il est extraordinaire!») et de Pierre Fiola. Joseph St-Gelais fait la mise en scène du spectacle.

Depuis qu'il a commencé le rodage avec une quarantaine d'apparitions à Magog, Laval, Brossard, sur la Côte-Nord et en Gaspésie, il a vendu plus de 15 000 billets. Et il vient d'annoncer deux supplémentaires pour les 24 et 25 février.

Dans les prochaines semaines, Patrick devra combiner la scène et la fin du tournage de la quatrième saison de Jobs de bras qui revient à l'antenne en janvier.

Mais en ce moment, il trépigne d'impatience de monter sur les planches du Saint-Denis.

«Ça va être bon en maudit! dit-il. C'est la première fois que je vais vraiment apprécier la première de mon show, car j'ai un an de travail derrière ça. Je vais être très concentré, alors si je vois un journaliste écrire quelque chose, c'est pas grave! Et si ma mère ne rit pas, c'est pas grave non plus!»

Job: humoriste, de Patrick Groulx, au Théâtre Saint-Denis, le 5 octobre; supplémentaires les 24 et 25 février.