L'épopée de Ben Hur, immortalisée au cinéma par Charlton Heston, est adaptée dans une production à grand spectacle qui ouvre jeudi en première mondiale sur la scène de l'O2 à Londres et recrée notamment la mythique course de chars.

Combats de gladiateurs, abordages de navires par des pirates, courses de chars effrénées s'enchaînent sous des effets lumières spectaculaires et une musique dramatique dans Ben Hur Live, une adaptation scénique pour laquelle est prévue une tournée européenne et sans doute mondiale.

«C'est un mélange entre la puissance d'un concert de rock, le dynamisme d'une comédie musicale, la magie d'un grand film, et la passion d'une tragédie grecque», souligne à l'AFP le producteur Franz Abraham.

La scène circulaire de 360 degrés et d'une surface de 2500 m2 permet de restituer le gigantisme du film Ben Hur, sorti en 1959 et récompensé par 11 Oscars, avec dans le rôle-titre Charlton Heston.

Le spectacle est basé sur le roman écrit en 1880 par l'Américain Lew Wallace, qui retrace à l'époque du Christ l'histoire de Judah Ben Hur, prince de Judée, pris dans une lutte à mort avec son ami d'enfance Messala, à la tête de la garnison romaine de Jérusalem.

Cette adaptation théâtrale n'est pas la première. En 2006, le metteur en scène français Robert Hossein avait déjà retracé la vie de Ben Hur dans une superproduction. Avec 300 comédiens et figurants, elle avait attiré 260 000 personnes en cinq représentations au Stade de France.

Mais pour Franz Abraham, cette nouvelle adaptation, fruit de 15 ans de travail, est «de loin la plus grande jamais produite dans une enceinte de cette taille».

Ben Hur Live rassemble 150 acteurs, 46 chevaux, 5 faucons, 2 vautours, 2 aigles et 120 colombes. Les héros s'expriment en latin et araméen, les langues utilisées à l'époque.

«C'est complètement différent de ce que j'ai fait auparavant», explique à l'AFP l'acteur allemand Sebastian Thurn, 30 ans, qui incarne Ben Hur. «Je suis un acteur de théâtre, mais ici quand vous jouez sur 360 degrés, c'est complètement différent.»

«Vous êtes si près de la scène. Vous voyez les pirates, vous pouvez les sentir. Vous voyez aussi les flammes et vous pouvez sentir les chevaux, et même leur piétinement», raconte-t-il.

La musique est signée Stewart Copeland, 57 ans, ancien batteur du groupe Police. À Londres, c'est lui qui assure la narration en voix off.

«J'ai joué dans des stades, écrit la musique de films et de grands opéras, mais jamais tout en même temps», dit Copeland à l'AFP, se disant fasciné par la minutie des décors.

Pendant le spectacle, les acteurs tirent d'immenses structures métalliques pour mettre en place des décors de villages ou des bateaux. De la neige carbonique tient lieu de mer. Parmi les rares anachronismes, des pirates attaquent un bateau à bord de buggies motorisés.

Après cinq représentations d'une heure trois quarts à Londres, le spectacle partira en tournée européenne en Allemagne, en Suisse, au Portugal, en Autriche, en Hongrie puis en France avant de terminer l'année en Espagne.

Les organisateurs espèrent ensuite l'exporter en Australie et en Amérique du Nord.