«Le concept de mon nouveau spectacle, c'est le concept St-Hubert, illustre François Massicotte. Quand tu vas chez St-Hubert, tu sais ce que tu veux: retrouver le même goût. Tu ne t'attends pas à qu'ils renouvellent les recettes. Je ne réinvente rien, je fais juste ce que j'aime.»

L'humoriste à tout faire François Massicotte, qui regrimpera sur les planches pour son cinquième one man show fort justement intitulé Massicotte N.5 (comme le parfum de Chanel, évidemment), n'a pas, de son propre aveu, l'intention de révolutionner le monde de l'humour, ni même de déroger à son propre style. Ce qu'il offre est, en somme, de «l'humour confort» (comme on parle de comfort food). Il explique: «C'est du stand-up, avec un peu de slapstick, beaucoup d'interaction avec la salle, quelques sketches pour casser le rythme du show de temps en temps. Je n'ai pas l'intention de faire dans l'humour politique ou engagé, même si j'aborde des sujets d'actualité comme la crise économique. Mais ce n'est pas mon rôle de faire de l'éditorial. On est déjà débordé d'opinions. Il y en a dans chaque page du journal, dans chaque émission de radio et de télé. On veut plutôt se divertir, se défouler, rire. Mais rire intelligemment.»

 

L'humoriste, qui roule depuis plus de 20 ans déjà, se penche davantage sur ces choses de l'univers du banal et du quotidien, souvent avec un intérêt particulier sur ce qu'on appelle les «irritants», à savoir ce qui nous fait jurer: «Je ne m'impose aucun sujet, je ne prends que ce qui me tente, ce qui est là. Je présente par exemple un numéro sur les «pertes de temps» où je pète une coche. Le «pétage de coche», c'est tellement tripant. Ça fait du bien. Je parle des caissières de chez Subway qui posent trop de questions sur la composition d'un sandwich quand on veut juste un maudit sandwich jambon fromage. Je parle des magasins qui n'acceptent plus les billets de 50$. Je parle des listes interminables de matériel scolaire.» C'est une thématique récurrente chez Massicotte depuis ses premiers spectacles: l'exaspération quotidienne des gens ordinaires dans cette société de consommation et de «services». Tous ces petits imprévus agaçants qui nous font dire: «À un moment donné, ça va faire!»

Plus intime, plus universel

D'un spectacle à l'autre, le comique devient un peu plus intime, livre davantage, parfois par la bande, les aléas de sa vie personnelle, jusqu'à évoquer ses ennuis de bipolarité (dans un sketch fameux de Massicotte craque en 2007) tout naturellement, sans que cela soit de l'ordre de l'aveu ou de la confession: «Il y a toujours des choses vraies et vécues dans mes numéros. Je me base sur mes propres expériences pour faire mes monologues, et ça rejoint beaucoup de monde.» L'intime et le particulier rejoignent souvent l'universel, c'est entendu.

Aussi est-ce sans doute pourquoi François Massicotte, depuis ses premiers pas sur une scène à Cégeps en spectacle en 1985, est toujours fasciné par le contact avec le public: «J'aime beaucoup la scène, cette liberté de changer des choses à la dernière minute, je n'ai pas à affronter la censure d'un réseau qui ne voudra pas que je parle de cul, j'ai la paix, je fais ce que je veux, tout ce qui compte c'est le public. Ce que j'aime de la télévision, c'est de travailler avec d'autres, en équipe, et de m'adresser à des dizaines de milliers de personnes qui en parlent le lendemain. Mais même dans ce que j'ai fait à la télévision, 450 ou Testostérone, il y avait toujours un public en studio.

Massicotte traînera son nouveau one man show «confortable», Massicotte N.5, un peu partout dans la province jusqu'à l'automne. Pour le calendrier des spectacles, visitez le www.francoismassicotte.com