À la manière des oiseaux, que jamais rien n'empêche d'aller plus haut, comme dit la chanson, les ouvriers de l'usine de Birdhouse Factory rêvent de voltige, de liberté et de pirouettes. Nous sommes au cirque: dans Birdhouse Factory, les rêves des artistes deviennent la réalité des spectateurs, sous vos yeux, mesdames et messieurs!

Charmant mélange de numéros de cirque traditionnels et de références au cinéma (Charlie Chaplin et ses Temps modernes), aux arts visuels (Diego Rivera) à la danse (tango) et à la vie d'usine (et ses incontournables boîtes à lunch), Birdhouse Factory offre de beaux moments de féérie dans une mise en scène efficace et une utilisation optimale de l'espace scénique.

 

Le spectacle se déroule sur deux journées de travail, dans une usine fort bien représentée. La mécanique des objets rythme les mouvements - répétitifs - des employés, sur lesquels veille un patron chaplinesque et clownesque. Le rythme de la production se délite jusqu'à la prise de contrôle pacifique de l'usine par l'un des employés: le clown!

Les chaînes de montage, usines, roues géantes et autres ferrailleries servent les numéros des artistes. L'une des trouvailles de l'artiste et concepteur Chris Lashua - un plateau tournant porté par des unicycles - tient à la fois de la vanité et de l'aliénation de la vie d'usine (on s'échine à tourner en rond) que du rêve (le plateau porte une contorsionniste que l'on peut admirer sous différentes facettes).

Autre point fort du show, les costumes des artistes. En référence aux années 30, ils se promènent en blouse de toile, en salopette en jean, avec un fichu sur les cheveux pour ces dames, une casquette pour ces messieurs. Le costume du «capitaliste» - chapeau melon, mallette de cuir et grand parapluie noir - sert là aussi les numéros de jongleries et autres tours de passe-passe.

Depuis sa création en 2006, Birdhouse Factory fait l'enchantement du public comme de la presse américaine. Il est vrai que tant les numéros, parfaitement exécutés, que les décors, costumes et la chorégraphie d'ensemble - signée Alosyia Grave - donnent à la création du Cirque Mechanics un charme original.

On mettra toutefois quelques bémols à ce concert de louanges. Le premier: la musique de Cody Westheimer et Julia Newmann. Tenant plutôt des années 90 - à l'exception de certains numéros - l'accompagnement musical crée un drôle d'anachronisme avec les costumes et décors très «années 30». Le second: la longueur de certains numéros - on pense aux numéros de clown - qui étirent parfois un peu trop la sauce.

_____________________________________________________________________________________

Birdhouse Factory du Cirque Mechanics à la TOHU jusqu'au 4 janvier. Info: 514-376-TOHU.