Le Cirque du Soleil fêtera ses 25 ans en grand en 2009. Trois nouveaux spectacles, dont celui sous chapiteau dans le Vieux-Port et un événement spécial, mais surtout une présentation sans précédent d'un personnage légendaire en décembre prochain: Elvis.

«Ça va être gros et marquant, souligne le PDG, Daniel Lamarre en entrevue à La Presse. Je pense que ce spectacle va avoir autant d'impact que Love, sinon plus. Ça va être très différent cependant. Ce sera l'événement de l'année en Amérique du Nord.»

 

Ce spectacle, plus musical que Love avec un Elvis très présent sur vidéo, nichera dans une salle de plus de 2000 places au sein d'un complexe de 7,4 milliards, le City Center, toujours en construction. Grâce à une entente à long terme avec CKX, propriétaire des droits sur Elvis, le Cirque travaillera ensuite à la présentation de spectacles permanents, de tournées et de présentations multimédia.

Cette diversification est dans l'air du temps au Cirque. L'année 2008 aura servi de tremplin, permettant de créer une nouvelle ligne de produits, en aréna, à partir des spectacles sous chapiteau.

«Tous les spectacles sous chapiteau iront en aréna, déclare M. Lamarre. C'est un nouveau circuit avec de nouvelles villes.»

Comme le révélait La Presse au printemps dernier, après Delirium et Saltimbanco, Alegria sera aussi converti en version aréna. Sous chapiteau, sa vie prendra fin au printemps à Dubaï. Au départ, la troupe pensait prolonger de deux ans la durée du spectacle créé en 1992. Daniel Lamarre envisage maintenant un horizon de six ans devant l'intérêt des promoteurs européens et asiatiques.

«Le spectacle a atteint plein de villes, comme Halifax et Chicoutimi, où notre chapiteau ne se pose pas et a vendu plus de 1,9 million de billets, dit-il. C'est plus que n'importe quelle tournée rock, que ce soit Madonna ou Bon Jovi.»

Au total cette année, le Cirque du Soleil aura vendu près de 11 millions de billets dans le monde, un nouveau record.

«Ça nous donne une nouvelle stature dans le marché du divertissement, pense M. Lamarre. On a pris plusieurs décisions au cours des dernières années qui portent leurs fruits maintenant. C'est rassurant de voir qu'on est sur plusieurs continents.»

L'Australie pourrait fort bien accueillir une future tournée de Wintuk qui continue de remporter beaucoup de succès à sa deuxième année à New York. On saura aussi à la mi-février où ira finalement - New York, Paris, Londres? - le spectacle Macao 2, de René Simard, retiré de la Chine en raison du ralentissement économique. «Ce serait un spectacle mi-permanent. J'aimerais qu'il puisse être présenté dans plusieurs villes. On y reviendrait à la même période chaque année», précise le PDG du Crique.

Mais au-delà de la croissance du Cirque, l'année 2009 représente une symbolique importante pour son propriétaire, Guy Laliberté.

«Guy est très émotif au sujet de cette nouvelle étape pour lui et l'entreprise. Il veut en profiter pour saluer les vieux amis du début et donner une tape dans le dos des employés», note Daniel Lamarre.

Par ailleurs, l'année 2008 restera celle où le fondateur a accepté de se départir de 20 % des parts du Cirque au profit de deux firmes de Dubaï, Nakheel et Istithmar Capital. Mais contrairement aux firmes américaines cotées en Bourse, qui avaient fréquemment démontré leur intérêt pour prendre le contrôle du Cirque, les Arabes ont eu une autre approche.

«Dans l'économie globale d'aujourd'hui, il devient de plus en plus important d'avoir des partenariats stratégiques. C'est ce qu'ils ont offert qui a fait changer Guy d'avis. Ils nous donnent accès à leurs contacts pour accélérer notre croissance», conclut Daniel Lamarre.