Déjà 10 ans pour le Festival Voix d'Amériques (FVA), et pourtant, il n'a pas pris une ride. Cette programmation anniversaire, mettant en vedette le tandem Melissa Auf der Maur et Michel Faubert, sera assurément à la hauteur de la réputation de la directrice artistique D. Kimm, qui électrise la Main depuis une décennie avec son festival verbomoteur inclassable.

À contre-courant comme à l'avant-garde, le FVA a survécu contre vents et marées, toujours au coeur de l'hiver et sans grande aide financière malgré un indiscutable succès qui ne se dément pas année après année. Pour la première fois, il se tiendra en mars, plutôt qu'en février dont le calendrier culturel est bousculé par le festival Montréal en lumière et autres manifestations qui prennent de la place.

Tradition oblige, on a dévoilé hier la programmation du FVA à la Sala Rossa où tous les grands spectacles ou presque sont présentés depuis 10 ans. Première belle surprise: ces grands spectacles seront tous offerts pour la modique somme de 10$ afin de remercier le public fidèle, sans qui le festival n'existerait pas. «Nous avons grandi ensemble», souligne D. Kimm. Déjà que le reste, les 5 à 7 de la Casa del Popolo et les Shifts de nuit au Divan Orange sont gratuits, on peut vraiment parler de cadeau.

10 ans, 10 $

C'est ainsi que, pour 10 $, on pourra se payer les spectacles des invités d'honneur, Michel Faubert et Melissa Auf der Maur - double affiche pour célébrer les 10 ans du FVA et sa double nature, franco-anglo, le féminin et masculin à égalité, quoiqu'on pourrait dire que le transgenre y est la norme artistique. L'exploration des voix et des formes diverses est toujours au coeur de la démarche du FVA, qui ne s'assoit pas sur ses lauriers. C'est probablement ce qui explique la frilosité des institutions et mécènes lorsque vient le temps de le financer, alors que D.Kimm voit depuis longtemps une avenue internationale pour son événement. «C'est un super terrain de jeu qui n'entre dans aucune catégorie», résume-t-elle.

Pour Michel Faubert, un habitué, ce sont «les multiples manières d'utiliser la parole» qui l'intéresse. Et pour l'occasion, il présentera un spectacle de «spoken métal», en compagnie de Voivod! Melissa Auf der Maur, elle, profite de l'invitation pour créer quelque chose qu'elle considère d'unique le temps d'un soir, où elle mélangera son répertoire à celui d'artistes influents dans une espèce d'hommage au FVA. «Pour moi, le FVA, c'est clairement l'esprit de Montréal, et la raison pour laquelle j'y retourne toujours.»

Il fallait les entendre hier chanter en duo Because the Night de Patti Smith...

Aussi au menu des grands spectacles du FVA: New York Temptation, résultat d'un séjour de six mois de D. Kimm dans la Grosse Pomme, puisqu'elle a réuni les performeurs Anne Waldman, Bob Holman et Penny Arcade pour une soirée; Dans le jardin de mon père de Claude Guerre, directeur de la Maison de la poésie à Paris; Maison Close de Catherine Tardif et Michel F. Côté, un «lupanar chorégraphique»; le troisième Dans la forêt, spectacle intimiste et masculin avec Marc Séguin, Maxime Catellier, Robin Aubert et Louis-Karl Picard-Sioui. Enfin, les incontournables Combat contre la langue de bois (7e Round) - cette fois animé par Stéphane Crête - et le 4e Cabaret Dada seront de retour, au grand plaisir de tout le monde.

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Le 10e Festival Voix d'Amériques, du 11 au 18 mars. Toutes les infos au www.fva.ca ou au 514-495-1515