Présence autochtone célébrera ses 20 ans deux fois plutôt qu'une. Forcé de revoir son calendrier à cause du déplacement des FrancoFolies en juin, le festival des premières nations a choisi de scinder sa programmation en deux.

Le volet intérieur, qui inclura chanson, théâtre, photographies et cinéma, aura lieu du 17 au 27 juin prochains. Le second volet, entièrement extérieur, se tiendra pour sa part du 4 au 8 août et sera présenté à la Place des festivals, au lieu de l'habituelle Place Émilie-Gamelin.

«C'est sûr qu'il y a eu un effet domino, explique le fondateur de Présence autochtone André Dudemaine. On a été dérangés par les bouleversements dans l'agenda des festivals. En même temps, on ne pouvait rester plus longtemps à Place Émilie-Gamelin. On n'y voyait plus de possibilités de croissance et l'endroit s'était beaucoup détérioré. La Place des festivals nous offrait le lieu central dont nous avions besoin.»

Si la programmation extérieure reste à confirmer, le volet intérieur a été partiellement dévoilé hier. Le spectacle d'ouverture, axé sur la rencontre des cultures autochtones anglophones et francophones, sera présenté le 17 juin à l'eXcentris, avec le rappeur Samian, les chanteuses Élisapie Isaac et Mary Jane Lamond, ainsi que les conteurs Robert Seven-Crows et Michel Faubert.

Soulignons la première mondiale de Xajoltun Rabinal Achi, «drame rituel et théâtre dansé» inspiré d'un cérémonial maya ancestral, qui aura lieu du 18 au 27 juin, toujours à l'eXcentris. Cette création particulière, mise en scène par Gilles Sioui-Durand, est le fruit d'une collaboration entre une troupe maya du Guatemala et la troupe québécoise autochtone Ondinnok, qui fête ses 25 ans d'existence.

Petite mention pour l'exposition Matshinanu - Nomades, sur la vie quotidienne des Innus, qui sera présentée du 25 mai au 25 septembre à la Grande Bibliothèque, avec photos d'archives et textes de l'auteure innue Josephine Bacon.

À noter que Présence autochtone jouira cette année d'un budget de près d'un million de dollars, soit 250 000 $ de plus que l'an dernier, une augmentation qui est largement attribuable aux nouvelles subventions de Tourisme Montréal, Tourisme Québec, Développement économique Canada et du Partenariat du Quartier des spectacles.

«Ce n'est pas un anniversaire nostalgique, mais un anniversaire qui nous permet de faire un bond en avant, conclut M. Dudemaine. Il y a 20 ans, je n'aurais pas parié toutes mes économies sur la survie de notre festival. Il a été fondé dans un contexte économique défavorable, dans la foulée de la crise d'Oka. Mais aujourd'hui, je constate que notre graine est devenue un arbre.»

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Programmation complète à compter du 27 mai au www.nativelynx.qc.ca