Si guerre il y a eu, il n'y a plus. Les FrancoFolies de Montréal et le Festival d'été de Québec ont décidé d'enterrer la hache de guerre. C'est, en d'autres mots, ce qui sera annoncé ce matin dans un communiqué de presse commun des deux organisations.

Malgré la fin des hostilités, rien ne changera en ce qui a trait aux dates des événements qui seront tenus l'été prochain. Les Francos auront lieu du 9 au 19 juin 2010, comme l'a décidé l'équipe Spectra en août dernier, mais «les deux organisations collaboreront plus que jamais entre elles», a confirmé à La Presse une source bien au fait du dossier.

Cette «collaboration» n'était pas du tout gagnée d'avance entre deux organisations qui se jalousaient depuis très longtemps, mais dorénavant les Francos et le Festival d'été «discuteront de leur programmation» à l'avance afin d'éviter les dédoublements ou les conflits d'horaire, quoique le Festival d'été aura lieu un mois après celui de Montréal, soit du 8 au 18 juillet 2010.

«Tout le monde sauve la face», avec cette entente de non-agression en quelque sorte, a expliqué une autre source. Il n'y aura donc rien dans le communiqué de ce matin qui va plus loin au sujet de partage éventuel de contenu artistique.

L'annonce d'aujourd'hui met tout de même fin à un échange virulent qui a opposé les élus des deux villes, notamment le maire de Québec, Régis Labeaume, qui en avait fait ses choux gras lorsque les FrancoFolies ont annoncé leur déménagement en juin.

«C'est une déclaration de guerre», avait lancé M. Labeaume, avant d'accuser Alain Simard de vouloir «se mettre un quart de million de plus dans ses poches». Malgré la réplique du maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui lui demandait de s'excuser, le maire de Québec en avait rajouté.

«Ce n'est pas vrai que la mauvaise humeur de M. Simard va faire en sorte qu'on va tout chambouler. Ce n'est pas parce que M. Simard le désire qu'on va tout changer», avait-il souligné.

De son côté, le maire Tremblay s'était dit «étonné car, lorsque le maire de Québec prend une décision, il ne nous consulte jamais. La preuve, c'est qu'il a décidé de déplacer le Grand rire à la fin du mois de juillet pour en faire un copier-coller d'un festival qui existe déjà à Montréal, le festival Juste pour rire.»

Questionné à ce sujet, le premier ministre Jean Charest avait décidé de rester au-dessus de la mêlée en disant que «c'est à eux de se parler et de se dire les choses au lieu de nous demander d'arbitrer leurs affaires, alors qu'ils ne se sont même pas assis ensemble».

Plusieurs événements montréalais, comme la Fête nationale à Montréal, Présence autochtone, le Off Festival de jazz et le Fringe, ont demandé à la Ville de Montréal d'imposer un moratoire sur les dates de festival, en vain. Une première «guerre des festivals» avait eu lieu en 1993 lorsque les FrancoFolies avaient déménagé pour le mois d'août. Le Festival d'été lui avait aussi déclaré la guerre, sans succès.

Off Festival de jazz

La 11e présentation de l'Off Festival de jazz se déroulera du 15 au 23 octobre 2010. L'Off avait habituellement lieu à la fin juin et allait se trouver coincé l'été prochain entre le jazz et les Francos. «Ils viennent de chambouler un écosystème culturel bien en place», déclarait, le mois dernier à La Presse, le président de l'Off Festival de jazz, Christophe Papadimitriou. Il vient de repositionner son événement dans un mois où l'offre festivalière est moins importante.

- Avec Paul Journet