Marc Béland est porte-parole du 16e Festival Quartiers Danses jusqu'au 15 septembre, en salle et à l'extérieur. Il y dansera ce soir parmi de jeunes danseurs (et danseuses) et chorégraphes. Il sera aussi à La Chapelle à la fin d'octobre avec Alix Dufresne. Comme acteur, on peut voir Marc Béland à Espace Go en ce moment dans la pièce Le reste vous le connaissez par le cinéma dans une mise en scène de Christian Lapointe.

Un meilleur financement des arts de la scène

Pour

«Nous avons tous les ingrédients pour faire du théâtre comme Ivo Van Hove ou les grands qu'on voit au FTA, mais on n'a pas de moyens au Québec. Si tu es acteur et que tu n'enseignes pas, ne fais pas de voix ou de télévision, tu vis dans une chambre avec une bicyclette. Je comprends les collègues qui quittent le métier parce qu'ils sont découragés. On manque de volonté politique, aussi, pour exposer les jeunes aux arts à l'école.»

Créer des compagnies de théâtre

Pour

«En danse, on a pu créer des lieux pour répéter toute l'année. Ça n'existe pratiquement pas ici en théâtre. Peu à peu, Robert Lepage l'a fait, mais ça lui a pris de nombreuses années. J'adorerais travailler au sein d'une compagnie pour travailler un texte dans de bonnes conditions. Il y a de jeunes compagnies, mais elles n'ont pas de lieux fixes. Elles travaillent au projet, pas au budget de fonctionnement. Encore là, ils font plus de bureau que d'art.»

Faire plus de télévision

Pour

«Bien sûr, ça nous permet de gagner notre vie. J'en ai fait beaucoup [Ruptures, Trop, Mémoires vives], mais ce serait bien d'avoir quelque chose de récurrent. Par contre, c'est complètement différent du théâtre. Là aussi, les budgets ont été réduits. On tourne très vite et souvent en juste une prise. Les acteurs à la télévision font un excellent travail dans ces circonstances.»

Plus de sujets en danse dans les médias

Pour

«On comprend que l'univers des médias est en plein bouleversement. Tout est à réorganiser. Ça n'est pas clair encore que les médias sociaux peuvent nous aider. Mais à Quartiers danses, on fait nous-mêmes beaucoup de médiation culturelle pour amener le public à rencontrer les artistes, voir des répétitions et en apprendre plus sur la danse contemporaine. On oeuvre pour la démocratisation de la danse.» 

Un large débat sur l'appropriation culturelle

Contre

«L'été a été très dur dans le milieu théâtral. La question n'est pas là. C'est la manière de débattre sur laquelle il faut d'abord s'entendre. J'ai entendu des choses terribles cet été. On ne peut pas s'en prendre à un monument comme Robert Lepage comme on l'a fait. C'est inacceptable. Je suis totalement favorable à la liberté artistique, mais il faut d'abord s'entendre sur la façon de se parler et de s'écouter.»

Avoir des rêves d'artiste à 60 ans

Pour

«Moi, je rêve de toujours travailler avec Christian Lapointe. J'avais fait avec lui Pelléas et Mélisande au TNM. Je pense qu'il a eu les coudées franches pour ce projet et c'était un très beau spectacle. Mais j'aime aussi sa façon de travailler. Il est très gentil, il respecte les acteurs et en prend soin en offrant de bonnes conditions de travail. C'est un grand metteur en scène.»