Le décès de la grande ballerine russe Maïa Plissetskaïa continuait de susciter dimanche l'émotion en Russie tandis que ministres et danseurs lui rendaient hommage à travers le monde.

Tout au long de la journée, les journaux télévisés russes ouvraient leurs éditions dominicales sur les entrechats de la danseuse, décédée samedi d'une crise cardiaque à 89 ans en Allemagne.

Le théâtre du Bolchoï, qui l'avait consacrée «prima ballerina assoluta», a observé une minute de silence avant le début de son spectacle dimanche soir pour la ballerine qui a dansé cinquante ans sur ses planches.

«Maïa Plissetskaïa est éternelle», a déclaré le directeur général du Bolchoï Vladimir Ourine. «Elle l'était, elle l'est, elle le sera».

Le théâtre du Marinski à Saint-Pétersbourg, traditionnel rival du Bolchoï moscovite, a également salué «celle qui est devenue l'incarnation de l'essence même de l'art du ballet pour plusieurs générations de spectateurs de tous les pays».

Le président russe Vladimir Poutine a présenté samedi soir ses condoléances aux proches de Maïa Plissetskaïa.

En France, la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, a rendu hommage dans un communiqué à la danseuse, «une diva de la danse (qui) a consacré sa vie entière au ballet».

À travers le monde, les danseurs rendaient également hommage à la ballerine.

«L'époque des Grandes légendes du ballet prend fin», a écrit sur sa page Facebook Diana Vichneva, danseuse étoile du Marinski et du American Ballet Theatre.

«Elle restera à jamais dans l'histoire synonyme d'un sommet de l'art que nous ne réussirons jamais à égaler», a salué Mikhaïl Kaniskine, Premier danseur du Ballet de Berlin.

Selon M. Ourine, Maïa Plissetskaïa a demandé à ce que ses cendres soient répandues au-dessus de la Russie. Ses proches et ses amis pourront lui adresser un dernier adieu en Allemagne.

Née le 20 novembre 1925 à Moscou, Maïa Plissetskaïa était l'une des deux seules ballerines de l'Union soviétique à avoir été consacrée du titre de «prima ballerina assoluta».

Elle est entrée au Bolchoï en 1943, où elle s'est immédiatemment imposée comme l'une des meilleures danseuses de sa génération.

Brillante dans les grands classiques du répertoire du Bolchoï, elle s'est également distinguée pour avoir défié le régime soviétique, qui qualifia de scandaleuse son interprétation de certains ballets.