De l'esplanade du Parc olympique à la salle Bourgie du Musée des beaux-arts, la danse sera partout en ville à l'occasion de Quartiers Danses, événement qui présente autant des artistes de renommée internationale, comme Margie Gillis, Paul-André Fortier et Wendy Houstoun, que de la relève.

En 10 jours, 37 artistes se produiront dans 7 quartiers au cours de 53 eprésentations. On est loin des quatre spectacles de la première présentation, en mai 2000. Cette expansion est le fruit du travail acharné du directeur général et artistique Rafik Hubert Sabbagh.

«J'ai été danseur, chorégraphe, programmateur, et j'ai fini par me rendre compte que la meilleure manière de soutenir le milieu de la danse, c'est de lui offrir une vitrine», explique-t-il.

Et surtout, la meilleure manière de la faire connaître est de lui faire prendre l'air. «Depuis quelques années, je me suis d'ailleurs rendu compte que les représentations dehors créent de l'affluence en salle. Et les gens sortent de leurs quartiers pour aller voir ce qui est présenté ailleurs.»

L'accessibilité, une priorité

Avec des billets à 16$ (20$ le soir des représentations), Quartiers Danses fait preuve d'un véritable souci d'accessibilité. «Les gens qui n'ont pas d'argent pour voir de la danse, ils font quoi? C'est à eux que j'ai pensé en fondant ce festival.»

Pour le porte-parole Marc Béland, qui présente aussi un spectacle solo pendant l'événement - Francoeur, à partir d'une entrevue radio avec le journaliste et écologiste Louis-Gilles Francoeur -, Quartiers Danses est une belle occasion d'être «surpris, étonné, émerveillé" et de partager un moment de joie et de folie.

«Moi, en tout cas, c'est cela que m'apporte la danse, dit le comédien, danseur et metteur en scène. Ça me remplit d'énergie et ça me fait me questionner sur le monde qui m'entoure. Et voir tous ces corps extravagants qui dansent, jouent et sautent nous rappelle toujours que nous aussi, nous avons un corps.»

Quartiers Danses, du 11 au 21 septembre

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Place à l'expérience


La Britannique Wendy Houstoun dans 50 Acts, Margie Gillis et Dulcinée Langfelder dans leurs nouvelles créations, Paul-André Fortier dans BOX, l'homme au carton, Carol Prieur, la danseuse étoile de Marie Chouinard, dans le solo Neige bleue, la professeure et chorégraphe Jane Mappin dans Lewis et Lucie: le festival donne une grande place aux artistes d'expérience. Une volonté qui s'exprime aussi dans Sors du Français Pedro Pauwels, qui s'inspire ici du solo La danse de la sorcière de Mary Wigman, pionnière de la danse contemporaine.

Métissage artistique

De nombreux jeunes artistes n'ont pas peur de mélanger les genres. Que ce soit Olivier Arsenault, qui s'inspire de la gigue, ou Philippe Meunier, qui intègre le cinéma, de rencontres entre la danse contemporaine et la danse classique ou la danse africaine, d'ajouts d'éléments de performance ou d'art contemporain, le métissage est à l'honneur. Tous ces artistes suivent ainsi les traces de précurseurs, comme la compositrice Charmaine LeBlanc, qui présentera Soul to Soul, ou des pionniers de l'impro-danse Peter Bingham et Andrew de Lotbinière Harwood dans corbeaux/corbeaux.

Tout le monde dehors

Pour le danseur Olivier Arsenault, qui présentera Dérive sur l'esplanade du Parc olympique, il est intéressant de pouvoir «mettre son art dans la face du monde» - surtout que son propos, sur le rôle de l'homme dans la société, lui tient à coeur. Six troupes ou artistes d'ici et d'ailleurs - Dance Theater Chang de Séoul et La Intrusa de Barcelone - présenteront leurs spectacles sur des scènes extérieures. Sans oublier les lieux inusités comme le bowling Darling dans Hochelaga-Maisonneuve, qui accueillera Bowling Blues, de Claire Gignac et Heidi Duckler.