Pour sa soirée de clôture, au Théâtre Maisonneuve dimanche prochain, le 12e Festival du monde arabe s'offre Charabia, une création multidisciplinaire s'inspirant de l'actualité, du vécu, des paroles et des musiques de jeunes du monde arabe. Un harmonieux mariage de musiques, danses, mots et images.

La chorégraphe et danseuse française d'origine algérienne Kadia Faraux y présente avec sa compagnie deux tableaux de sa pièce Tartuffe (s), adaptée pour l'occasion aux univers sonores du groupe libanais The Kordz, de Abdel Karim Shaar, de Paul Baraka, de 4say et de l'orchestre OcktoEcho, le tout sous la direction musicale de Katia Makdissi Warren.

Une chorégraphie contemporaine mêlant hip-hop et jazz aux subtils effluves orientaux inspirée des thèmes abordés par Molière dans Tartuffe: l'hypocrisie, la manipulation et l'amalgame de la culture et de la religion dans la société, par le prisme du mariage, adapté à travers la voix d'une femme dans la culture arabo-musulmane.

Kadia Faraux y incarne Elmire, la mère de Mariane et présente une oeuvre autobiographique aux côtés des quatre autres danseurs de sa compagnie.

«J'ai reconstitué ma famille à travers les personnages de Molière et le mariage forcé que j'ai vécu quand j'avais 17 ans. Depuis, j'ai pardonné à ma mère, et j'ai créé Tartuffe(s) en 2010 pour comprendre comment se fait l'amalgame entre cultures et religions et en m'intéressant aussi aux inégalités entre homme et femme», explique Kadia Faraux.

«De faire se rencontrer un grand chanteur soufi comme Abdel Karim Shaar avec la couleur de la composition de Katia Markdissi et cette histoire, c'est humainement très fort», poursuit-elle.

Le peintre et illustrateur d'origine arménienne Kevork Mourad habille quant à lui les sonorités et les mouvements de Charabia de ses peintures spontanées à l'encre, combinant calligraphie et art abstrait, alors que Hassan Aziz insère sa signature audiovisuelle.

Charabia, le 13 novembre, à 20h, au Théâtre Maisonneuve.

Tartuffe(s) du 7 au 11 juin 2012 à Danse encore à Trois-Rivières.

LA TUNISIE VEUT... ,

Ce soir, à 20h, à la Cinquième salle

Une rencontre en danse contemporaine et chant organisée par le FMA. La chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi et le chorégraphe et danseur Imed Jemâa, son compatriote, proposent un programme double sous le signe de la contestation. Pour son deuxième passage au FMA, Jemâa livre au public sa vision corporelle de la révolution tunisienne. «J'ai créé, six mois avant la révolution, un solo sur un jeune magicien et cracheur de feu qui veut changer le monde; je vais en présenter un extrait de 30 minutes», explique-t-il.

FOUR MAD HUMOURS

À l'Usine C du 10 au 12 novembre

Tangente accueille pour la première fois Gerry Trentham/pounds per square inch performance (Toronto) avec un spectacle binational, interdisciplinaire, qui réunit des villes et des interprètes américains et canadiens. Linnea Swan et Gerry Trentham présenteront leurs solos à l'Usine C en simultané avec une diffusion en mode continu d'Amy Taravella et de James Morrow au Viaduct Theatre de Chicago. Chacun des solos de Four Mad Humours examine une humeur (sanguine/Amy Taravella, colérique/Gerry Trentham, mélancolique/James Morrow et flegmatique/Linnea Swan) et l'élément qui lui est relié (air, feu, terre et eau).