Le chanteur pop-rock David Usher et plusieurs danseurs de haut calibre sont réunis sur scène dans Les creux d'un rêve, un happening multidisciplinaire, présenté à La Chapelle.

L'an dernier, Sabrina Reeves devait présenter une création à La Chapelle, mais, à la dernière minute, le projet est tombé à l'eau. Moment de panique, puis la comédienne et directrice artistique a fait appel à son mari et à ses amis pour monter quelque chose, in extremis. Belle idée quand votre mari se nomme David Usher et que vos potes comptent parmi l'élite des danseurs! Voilà la genèse de l'oeuvre Les creux d'un rêve.

Sabrina Reeves réunit ainsi des danseurs dont Tony Chong (Winnipeg Contemporary Dancers, Compagnie Flak, Groupe Danse Lab), Carol Prieur (Compagnie Marie Chouinard), Lucie Vigneault (Frédérick Gravel, Compagnie Marie Chouinard) ou Elijah Brown (Compagnie Marie Chouinard, A New Day), et David Usher et ses musiciens; ensemble, ils pondent Les creux d'un rêve, présenté à La Chapelle au printemps 2010.

«Nous avons monté ça très vite, comme un one shot deal. Mais nous avons a eu tellement de plaisir à le faire que nous avons proposé à Jack Udashkin, le directeur de La Chapelle, de le remonter», explique Sabrina Reeves, qui signe la mise en scène et les textes des Creux d'un rêve.

Après quelques changements de distribution - Elijah Brown, par exemple, est parti rejoindre la production Zarkana du Cirque du Soleil, qui débute en juin au Radio City Music Hall -, ils sont une quinzaine de collaborateurs, danseurs et musiciens, a avoir peaufiné la proposition initiale, pendant environ un an, en studio, mais aussi... autour de délicieux soupers!

L'article «soupers» figurait même dans la demande de subvention de la seconde mouture de Les creux d'un rêve, à la suggestion de Carol Prieur, qui jugeait ces retrouvailles essentielles au processus de création! Prieur, nommée danseuse de l'année en 2010 par le sérieux magazine allemand TANZ, s'explique: «La première version était infusée d'une énergie si particulière, conviviale et honnête! Le public, je crois, a vraiment senti qu'il avait affaire, sur scène, à un groupe d'amis.»

La Chapelle qualifie d'ailleurs Les creux d'un rêve de party d'appartement. «La notion de party vient d'abord de la présence sur scène du band rock, explique Reeves, mais nous sommes allés encore plus loin cette fois pour que les spectateurs fassent partie de notre groupe: il y a des sièges sur scène, ils peuvent aussi s'asseoir sur des coussins, et l'action se déroule dans le bar comme dans les toilettes et les corridors...»

Et que vient faire David Usher dans cette belle galère? D'abord, la trame musicale de Les creux d'un rêve est composée à partir de chansons remaniées, tirées de ses divers albums. «La musique de David évoque des personnages précis, commente la metteure en scène, qui me servent à composer une trame narrative qui vient lier les différents éléments, trop éclatés dans la première version. Je fais ensuite courir cette trame un peu partout: elle émerge parfois du film, s'insinue ensuite dans la musique, puis parfois dans la chorégraphie...»

Usher, qui a rencontré Reeves à Montréal il y a 13 ans, insiste: «C'est vraiment le projet de Sabrina. Je m'en remets totalement à elle.»

Autre bonus pour le musicien, qui connaît Carol Prieur et Tony Chong depuis leurs années d'études à l'Université Simon Fraser (Vancouver): «Je me réjouis que Les creux d'un rêve permette à mes deux gangs, soit les membres de mon band et mes amis danseurs, de collaborer pour la toute première fois.»

Les creux d'un rêve, une création de la compagnie Fée Fatale (en collaboration avec Elijah Brown and Sandrine Lafond). du 29 mars au 2 avril, à La Chapelle.