Après des débuts spectaculaires au Metropolitan Opera, à New York, le metteur en scène québécois Robert Lepage se retrouve sur un territoire qui lui est plus familier.

Il affirme cependant que raconter une histoire par la danse pose un défi différent.

Eonnagata, un spectacle qui combine danse et arts martiaux pour raconter l'histoire d'un espion travesti du XVIIIe siècle, prend l'affiche cette semaine au Centre national des arts d'Ottawa.

Lepage tient lui-même un rôle dans Eonnagata, et la présentation du spectacle dans la capitale canadienne s'ajoute à une saison automnale qui s'est révélée très occupée pour le metteur en scène.

Sa production ambitieuse du premier volet du Ring de Wagner était l'un des spectacles les plus attendus depuis des années au Metropolitan Opera, en partie en raison du décor massif utilisé pour raconter l'histoire. Son Projet Andersen, qui raconte l'histoire d'un homme tentant d'écrire une pièce de théâtre sur l'auteur danois Hans Christian Andersen, a aussi été présenté cet automne à Toronto.

Une autre de ses pièces, Le dragon bleu, est actuellement présentée à Tokyo, et l'an prochain, Robert Lepage retournera aux États-Unis pour y présenter l'opéra Le Rossignol et autres fables.

Travailler à New York sur le Ring a été, pour Lepage, une expérience complètement différente de ce qu'il avait fait avant.

«C'était comme visiter une autre planète en comparaison avec ce que nous sommes tous habitués à faire», a-t-il confié.

Il affirme que collaborer avec une institution aussi importante que le Metropolitan Opera donne une production différente de celles créées par des compagnies artistiques soutenues par l'État.

«La façon de produire, la façon de répéter, la mentalité, le public, la relation avec la presse. C'est une chose très, très américaine», explique-t-il.

Pour Eonnagata, il se retrouve en zone plus familière, aux côtés de la danseuse européenne Sylvie Guillem et du chorégraphe britannique Russell Maliphant. Cela ne l'a toutefois pas empêché de faire face à quelques défis.

«À partir du moment où vous allez dans la danse, qui s'exprime d'une manière moins évidente, d'une manière physique, vous devez être patient, avance-t-il. Vous devez être confiant que vous aurez un résultat à la fin de la semaine, et non à la fin de la journée, et pour moi, c'est quelque chose de nouveau.»