Une fois encore, les Grands Ballets canadiens de Montréal donneront une soirée Kylián. Avec La symphonie de psaumes, Bella Figura et Six Dances, les Grands Ballets interprètent des pièces maîtresses de l'oeuvre de l'un des plus grands chorégraphes contemporains. Son assistant et ancien interprète Ken Ossola était à Montréal la semaine dernière.

Voix douce, gestes posés. De ses années de ballet, Ken Ossola a gardé l'élégance tranquille. De ses années de collaboration avec Jiri Kylián, au sein du Nederlands Dans Theater (NDT), Ken Ossola a conservé une compréhension certaine du monde de Kylián.«Il y a une certaine atmosphère qui est la base, et qui est amenée par la musique et l'utilisation de l'espace», explique Ken Ossola. Stravinski et Mozart sont les sources d'inspiration des chorégraphies si particulières de Kylián.

«Le défi pour le danseur est que chaque pas a une intention. C'est un travail très fin, c'est de la dentelle, tout a une importance. Je pense qu'au-delà de la technique, il y a aussi l'exploration des émotions humaines, donc il faut que ça parle aux danseurs, qu'ils amènent leur propre expérience», poursuit Ken Ossola.

Symphonies de psaumes est une oeuvre pour 16 danseurs, l'une des premières créées par Jiri Kylián pour le Nederland Dans Theater. «Il voulait permettre à ses danseurs de danser dans une structure rigide, mais, en même temps, il voulait leur donner le sentiment de liberté. C'est une pièce très importante pour cette compagnie-là», raconte Ken Ossola.

Dans Bella Figura, Kylián oscille entre la réalité et la fiction, et à la limite de l'une et de l'autre. «Bella Figura c'est aussi «faire bonne figure», donc il voulait aussi souligner que, quoi que le danseur vive, quoi qu'il ressente en tant qu'être humain, il doit faire bonne figure», croit Ken Ossola.

Enfin, Six Dances est un facétieux hommage à Mozart et à l'insouciance de la période baroque. «Six Dances nous transporte carrément dans cette période. Des moments d'insouciance par rapport à l'insécurité, à la guerre et à la joie», dit Ken Ossola.

Coup de foudre

D'abord gymnaste, Ken Ossola amorce sa carrière en ballet à 16 ans, en devenant stagiaire au sein du Grand Théâtre de Genève, où il a rencontré Gradimir Pankov. Il a très vite un coup de foudre pour l'univers de Kylián, qui lui propose de rejoindre sa jeune compagnie NDT II puis NDT. «C'était assez surprenant, car je ne m'attendais pas à travailler autant avec lui», dit-il.

À 28 ans, pourtant, Ken Ossola tourne le dos à la danse. «J'ai dansé des rôles fantastiques, mais c'était vraiment pour moi le moment de me découvrir en tant que personne», dit-il. Il se fait finalement rattraper par Kylián, qui lui propose de devenir son répétiteur, et il monte également sa propre compagnie.

Aujourd'hui, Ken Ossola a la délicate tâche de guider les danseurs du monde entier dans leur interprétation des chorégraphies de Kylián. «Ce qui est important, c'est la communication», rappelle-t-il.

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Soirée Kylián des Grands Ballets canadiens de Montréal. Du 18 au 26 mars au Théâtre Maisonneuve de la PdA.